Avec un système de bons de souscription de parts de créateurs d’entreprise (BSPCE), la marque de matelas français Tediber espère renforcer la fidélité de ses collaborateurs. Une manière de les impliquer pour donner davantage de sens à leur travail.

« Evidemment, ce n’est pas une solution miraculeuse, mais cela incite les salariés à se sentir presque co-dirigeant de leur entreprise et à donner un avis concerné. » Pour Julien Sylvain, le fondateur et dirigeant des matelas français Tediber, l’actionnariat salarié permet de fidéliser les équipes et de leur donner du sens, au quotidien. Un marché « gagnant-gagnant » puisque l’entreprise peut compter sur les compétences de ses salariés, qui eux « ont tout à y gagner. »

Chez Tediber, les actions sont offertes : il n’y a donc pas de risque financier pour les salariés (l’entreprise remet des BSPCE convertibles en actions). « Chaque salarié obtient un certain nombre d’actions qui correspondent à 3 ou 4 mois de salaire », présente Julien Sylvain. Pour les revendre et toucher la totalité des gains, le salarié devra afficher au moins quatre années d’ancienneté dans l’équipe. « L’idée n’est pas d’avoir des gens qui viennent pour faire de l’argent. Les premières années, les salariés sont sur un temps de formation, qui ne permet par de tirer profit pleinement de leurs performance », justifie le dirigeant.

La même direction, à tous

« Ce n’est pas un argument de recrutement, nous n’en parlons que lors des derniers entretiens, assure-t-il aussi. C’est en revanche un élément clé de la fidélisation, même si l’actionnariat salarié ne fait pas tout, il faut les conditions de travail et le salaire. J’ai le sentiment que les gens restent chez nous grâce au respect qu’on leur porte et aux conditions de travail. » Convaincu, le dirigeant l’assure : « Dans notre culture d’entreprise, avec notre taille, c’est une bonne solution. »

Cette solution permet aujourd’hui à 50 salariés, et bientôt 20 supplémentaires, de posséder 3 % de l’entreprise (50 millions d’euros de chiffre d’affaires sont prévus pour 2023) et de « donner la même direction à tous ». « Nous partageons tous les éléments financiers, nous parlons de rentabilité », résume Julien Sylvain pour qui ces éléments « ne doivent pas être tabous ». Les salariés ont également des primes sur la rentabilité, ils ont donc à y gagner sur deux tableaux. « Récemment, 20 salariés ont vendu 40 % de leurs parts et gagné plusieurs dizaines de milliers d’euros. Opposer capital et travail est absurde et dépassé : mon rêve serait une boîte qui appartient à ses salariés, il faut inventer un modèle fiscal qui rend cela possible », renchérit le dirigeant qui défend « le bon sens ». Pour lui, donner des primes ne suffit pas à créer l’intérêt : « La valeur de l’actionnariat salarié vient des explications financières qui y sont associés : cela oblige à expliquer le fonctionnement et cela encourage les salariés à se sentir presque co-dirigeants et à donner un avis concerné sur la bonne marche de l’entreprise », répète-il.

In fine, il s’agit d’un élément « facile à mettre en œuvre, même s’il demande un effort en terme de communication et de formation » – ce que fait Tediber avec des formations plusieurs fois par an – qui permet un réel engagement des salariés, pour une meilleure performance de leur entreprise.

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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