Les salariés français figurent parmi les moins engagés d’Europe. Selon le nouveau rapport Gallup, intitulé “State of the Global Workplace“, Leur engagement, calculé selon la méthodologie tombe à 6 % en 2021.
Un taux d’engagement au travail très variable selon les pays
Parmi les 38 pays sondés par Gallup, seule l’Italie affiche un score d’engagement plus bas que la France (4% contre 6%). Parmi les grands pays de la zone européenne (cf la moyenne ci-dessous) qui affichent des taux d’engagement inferieurs à 10%, on compte également le Royaume-Uni (9%) et l’Espagne (9%). L’Allemagne et les Pays-Bas enregistrent quant à eux des taux d’engagement au moins deux fois plus élevés qu’en France à 16% et 12% respectivement.
« Nos études ont toujours mis en lumière des taux d’engagement des salariés français plus bas que la moyenne européenne », commente James Rapinac, directeur de communications de Gallup en EMEA. « Dans un contexte encore largement impacté par la crise sanitaire, nous ne sommes donc pas surpris par les chiffres de notre nouveau rapport. On constate une certaine stabilité par rapport à 2020. La principale source de désengagement semble être lié au management. Le manager de proximité a un rôle clé pour créer un climat propice à l’épanouissement. Encore faut-il qu’il soit lui-même soutenu, formé et accompagné. »
La Roumanie – le pays d’Europe en tête pour l’engagement de sa force salariale – affiche un taux d’engagement de 33%. Ailleurs dans le monde, les régions où les taux d’engagement des salariés sont les plus hauts sont les Etats-Unis (33%), l’Asie du Sud (27%) et l’Asie du Sud Est (24%).
Les études Gallup ont toujours démontré à quel point l’engagement des employés était un facteur important de réussite organisationnelle. Les lieux de travail où l’engagement des employés est élevé affichent une meilleure productivité, de meilleures relations avec les clients externes, un taux de rotation du personnel plus faible et une meilleure rentabilité.
Des salariés français peu engagés au travail, mais épanouis en dehors
Interrogés sur leur niveau de satisfaction dans leur vie en général, les Français affichent un chiffre beaucoup plus rassurant avec 43% de répondants s’estimant épanouis. Ce résultat contraste certes avec les taux beaucoup plus élevés des pays scandinaves – en tête de classement pour la satisfaction globale de leurs habitants (84% s’estiment épanouis en Finlande, 78% au Danemark et 77% en Islande). Les résultats français enregistrent tout de même une légère hausse de 1% par rapport à l’année précédente sur la question de l’épanouissement global et sont en phase avec d’autres pays d’Europe de l’Ouest comme l’Italie (40%), l’Espagne (41%) ou le Portugal (37%). Par comparaison, une région reportant un fort taux d’engagement au travail comme l’Asie du Sud affiche un taux d’épanouissement global beaucoup moins haut qu’en France (11%).
1 salarié français sur 2 ressent régulièrement du stress
Sondés sur les émotions négatives qui les impactent le plus au quotidien, le stress est le facteur le plus cité en France. 44% des Français déclarent ressentir du stress la plupart du temps au quotidien, plaçant l’Hexagone dans le top 10 des pays d’Europe où le stress est le plus présent (cf moyennes ci-dessous). « Cela s’explique sûrement par les incertitudes persistantes après la crise du Covid-19 et les changements qu’elle a entraînés dans nos manières de travailler, notamment la généralisation du modèle hybride », précise James Rapinac. Interrogés sur d’autres sentiments comme la tristesse ou de la colère quotidienne, les Français se situent dans la moyenne européenne basse avec 19% déclarant ressentir de la tristesse de manière quotidienne (en baisse de 2 points par rapport à 2020) et 16% de la colère (stable par rapport à 2020). Des résultats qui contrastent avec des régions comme l’Asie du Sud Est ou l’Asie du Sud par exemple où la colère et la tristesse quotidienne sont reportées par 34% et 42% des répondants respectivement dans ces pays.
« Notre rapport montre que l’engagement au travail ne peut pas être dissocié de grandes questions transversales et de sentiments profonds qui impactent la vie des salariés, souligne James Rapinac. Le bien-être dans la vie privée, l’engagement politique et le ressenti par rapport aux systèmes politiques auxquels ils appartiennent et aux initiatives de leurs gouvernements sont autant de facteurs qui impactent les salariés. Pour améliorer l’engagement des collaborateurs, il est nécessaire de les considérer comme des individus complexes, aux besoins et aux valeurs diverses et de les comprendre au-delà de leur rôle dans job, en tant qu’individu. Le bien-être au travail est aujourd’hui une attente forte des salariés, les entreprises doivent davantage s’en emparer car il s’agit indéniablement d’un facteur d’engagement et de motivation. »
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