A l’occasion de la semaine pour la qualité de vie au travail, qui se déroule cette année du 20 au 24 juin 2022, découvrez les résultats de notre grande enquête “Trouver du sens au travail : qu’est-ce que cela change ?“. Une aspiration des salariés exacerbée par la crise du Covid-19.

Réalisée par le centre de recherche de Moodwork, spécialiste de l’accompagnement des salariés dans leur démarche de santé mentale, en association avec le Laboratoire de Psychologie et d’Ergonomie Appliquées (LaPEA) de l’Université de Paris Cité, auprès de 1048 personnes (1), cette enquête montre tout d’abord que si 82 % des répondants considèrent que leur travail est très important pour eux, seulement 52 % trouvent qu’il est fortement porteur de sens.

Attention aux effets de la dissonance cognitive

Pour Margaux Gelin, docteure en psychologie cognitive chez Moodwork : “Malheureusement, considérer le travail comme quelque chose d’important, mais ne pas trouver de sens dans celui que nous faisons conduit à ce que l’on appelle la dissonance cognitive. Il s’agit de ne pas réussir à aligner ce que nous faisons (la réalité de notre travail, nos actions quotidiennes) et ce que nous pensons (nos valeurs, nos croyances). Et cet état n’est pas sans conséquence sur la santé ! En effet, être en dissonance cognitive, c’est ressentir une tension psychologique (matérialisée par du stress voire de la détresse) que notre cerveau va tenter de minimiser au prix de lourds efforts : afin de maintenir une présence au travail, un engagement et un niveau de performance acceptable, il devient nécessaire de mobiliser des stratégies défensives (rationalisation, détachement, résistance…). Mais lorsque celles-ci sont épuisées, les conséquences négatives ne se font pas attendre et l’on observe une augmentation de l’absentéisme, de la désaffection, de l’inattention, des conflits, du minimalisme… Il est donc primordial de ne pas négliger les effets d’un manque de sens ! »

Le sens au travail, source de motivation

Que procure un travail qui a du sens ? Voici le top 3 des mots évoqués par les participants : envie et motivation (15%), satisfaction (14%) et bonheur (14%). A l’inverse, un travail qui manque de sens est source pour eux de perte de motivation (15%), d’ennui (11%) et de sentiment d’inutilité (11%).

Autre enseignement intéressant : moins les répondants déclarent trouver du sens dans leur travail, plus ils présentent des niveaux de stress élevés. En effet, les travailleurs dont le travail est faiblement porteur de sens ont un niveau de stress supérieur à ceux dont le travail est moyennement porteur de sens, eux-mêmes supérieurs à ceux dont le travail est fortement porteur de sens. 

Alors, qu’est-ce qui apporte du sens ?

Si on s’intéresse au sens au travail, les participants de l’enquête mettent sur le podium : le fait d’avoir un impact et d’être utile (20%), l’esprit d’équipe et la cohésion (8%), la reconnaissance (7%). En ce qui concerne le sens du travail, le fait de trouver son travail intéressant (24,6%), d’avoir un travail utile à la société (13,2%) et permettant d’améliorer ses compétences (10,1%) arrivent loin devant le niveau de salaire et la sécurité de l’emploi. 

Avoir un salaire élevé n’affecte pas le sens de notre travail

Pour Clément Poirier, docteur en psychologie et responsable du centre de recherche de Moodwork : “Le sens que nous percevons dans notre travail dépend en grande partie de nos attentes et de nos aspirations. Un de nos résultats permet de prendre un peu de recul sur ce qui donne du sens à notre activité : celui de l’impact de la sécurité de l’emploi et du niveau de salaire sur le sens perçu de son travail. En effet, nos analyses ont montré que ni le fait de penser avoir un salaire élevé ni celui de se sentir en sécurité professionnel n’affecte directement le sens que nous percevons de notre travail. Loin de dire que ces deux éléments ne sont pas essentiels dans la vie professionnelle et dans son équilibre professionnel, notre enquête montre justement que le sens serait plus rattaché à l’impact de notre activité, les relations entretenues ou encore les possibilités d’évolution. Ainsi, même si la sécurité financière est souvent mise en avant pour l’attraction de nouveaux talents par exemple, ce n’est pas le facteur qui donnera le plus de sens à l’activité.”

A noter que pour 41 % des répondants la crise sanitaire a eu un impact positif sur le sens qu’ils donnent à leur travail.

L’intégralité de l’étude est disponible ici : Enquête – Trouver du sens au travail : qu’est-ce que cela change ?

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(1) Source : Enquête réalisée en ligne pour My Happy Job by Moodwork par le centre de recherche de Moodwork auprès de 1048 personnes en avril 2022.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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