Avoir la désagréable sensation de courir en permanence, ne plus avoir de moments pour soi, enchaîner les journées en pilotage automatique, avoir l’impression que tout s’accélère… C’est votre quotidien ? Consultante et formatrice en organisation et gestion du temps, Diane Ballonad Rolland vient de publier Magical Timing (1). Un ouvrage pour changer votre regard sur le temps et ne plus vivre vos semaines de la même façon. Interview.
La gestion du temps est une question qui vous passionne. D’où cela vient-il ?
Diane Ballonad Rolland. Petite, mes proches me chambraient en me surnommant “la lente”. Je travaillais bien à l’école, mais j’avais une temporalité différente des autres. J’avais besoin de temps pour tout faire. Adulte, j’ai pris le chemin inverse. Pour me détacher de cette image qui me collait à la peau, je suis devenue ultra-speed. Une vraie caricature ! Je travaillais dans la communication et les relations presse, j’avais une grosse charge de travail, beaucoup de pression. Je vivais pour mon boulot. Enceinte, j’ai démissionné. Je suis devenue indépendante, mais j’ai gardé ce rythme effréné. Une de mes clientes m’avait surnommée “La machine” ! Pendant six ans, je n’ai pas pris de vacances, j’ai beaucoup souffert de ne pas avoir consacré assez de temps à ma fille dans ses premières années. Tout cela a nourri mes réflexions sur la gestion du temps, une question qui m’a toujours fascinée. J’ai déménagé à Montpellier il y a quinze ans, quand mon fils avait trois mois. J’étais en surmenage, pas loin du burn-out. Je suis alors partie à la reconquête de mon temps en renouant avec ma nature profonde, et en me détachant de la culture de l’urgence véhiculée par notre société. Je me suis ainsi réappropriée mon temps.
Qu’est-ce que cela signifie exactement ?
DBR. C’est passer d’un ressenti de temps subi à un ressenti de temps choisi. Le temps est ce que nous en faisons. Bien vivre son temps équivaut à oser faire des choix en conscience. Si je choisis, je suis acteur. Je ne me sens plus dépossédé, je reprends la main. Steve Jobs disait : “Ce que vous décidez de ne pas faire est tout aussi important que ce que vous décidez de faire.” C’est si juste ! Cela demande de savoir dire non, renoncer, s’engager, reporter, fixer des limites… Tout cela en accord avec vos valeurs, dans le respect de vos priorités et dans l’affirmation de qui vous êtes. La tâche est parfois difficile !
Quelle est la première étape pour y parvenir ?
DBR. Faire un bilan pour comprendre sa propre relation au temps. Observez votre vie quotidienne pendant une semaine pour savoir précisément ce que vous faites de votre temps. Il est essentiel de réhabiliter un temps de réflexion pour prendre de la hauteur et comprendre notre rapport au temps. Cela vous permettra aussi une première prise de conscience pour faire le tri dans vos priorités.
En quoi prendre du temps pour soi est essentiel ?
DBR. Cela permet de retrouver un état d’esprit de disponibilité. Nous ne sommes pas faits physiologiquement pour fonctionner en surrégime en permanence et enchaîner les activités sans pauses ou repos. Le temps pour soi n’est pas quelque chose que l’on devrait s’accorder de manière épisodique, quand les autres nous en laissent la possibilité ou pendant les vacances. Le temps pour soi, c’est toute l’année ! Ensuite, il n’y a pas une définition du temps pour soi. Pour certains, ce sera du temps passé seul, pour d’autres entouré d’amis. Ce n’est pas une question de durée non plus, il faut juste trouver ce qui vous ressource et vous permet de vous reconnecter à vos envies, à vos besoins. Et ainsi récupérer de l’énergie. Je tiens à préciser que ne rien faire peut aussi être considéré comme une activité en soi. Comme le rappelle Laurent Schmitt (2), “quand on n’est plus dans le faire, on conçoit des espaces d’imagination”. Le vrai challenge est de profiter pleinement de cette parenthèse sans avoir l’impression de pénaliser les autres, et donc sans gâcher ce moment en culpabilisant.
Tout est une question de modulation et d’équilibre ?
DBR. Oui, tout à fait. Pour ma part, quand j’enchaîne plusieurs journées de formation, je suis vidée, je me prévois donc une ou deux journées off ensuite. Cela m’est indispensable. Je me réserve aussi un rendez-vous avec moi-même par mois. Une vraie pause ritualisée, hors de chez moi, pour faire le point du mois écoulé et du mois à venir. Il ne s’agit pas de réussir à vous dégager du temps pour en faire toujours plus, mais pour être davantage en accord avec vos besoins et vos envies. Prioriser, c’est décider en conscience de ce sur quoi vous allez porter votre attention. Cela nécessite de procéder à un arbitrage.
Comment réussir cet arbitrage au quotidien ?
DBR. Prenez votre to-do list et arrêtez-vous cinq minutes pour identifier, au démarrage de votre journée, vos trois à cinq grandes priorités du jour en veillant à bien les noter par écrit. Ce sera en quelque sorte votre feuille de route pour la journée, et vous aurez allégé considérablement votre esprit. En adoptant cette habitude, vous clarifiez vos intentions, renforcez votre capacité de concentration et renouez avec le bonheur de la tâche accomplie. Vous avez enfin le sentiment d’avancer concrètement, dans la direction que vous avez choisie !
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(1) Magical Timing, L’art de retrouver du temps pour soi, Rustica éditions, 12.95 euros.
Plus d’infos sur le livre et les ateliers : www.dianeballonadrolland.com et www.zen-et-organisee.com
(2) Du temps pour soi: conquérir son temps intime, Odile Jacob.
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[…] Elle consiste à fixer une limite au temps de travail de la journée, puis à lister les tâches à effectuer avec leur durée en leur affectant un ordre de priorité. L’efficacité de la méthode repose sur le principe du renoncement à toutes les tâches qui dépassent la durée maximale fixée, en tenant compte des imprévus. Pourquoi l'utiliser ? Travailler de longues heures sans avancer sur nos priorités est épuisant et stérile. Elle est utile en période de surcharge d’activité ou lorsque nous avons tendance à nous éparpiller dans des journées morcelées. Comment l'utiliser ? 1 – LIMITER : fixez une limite à l’amplitude de votre journée de travail. 3 – Incluez les imprévus d’après la moyenne de vos journées ou semaines habituelles. « Se réapproprier son temps, c’est passer d’un ressenti de temps subi à un ressenti de temps… » […]
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