Auteure de Osez(vous) Manager Gagnant (Kiwi), Marine Padula, fondatrice d’Humanessens, a passé près de 15 ans au sein de Directions des Ressources Humaines. Son leitmotiv : aider les managers à devenir des acteurs positifs du changement dans leurs entreprises. Et cela démarre par un travail d’introspection…

Vous invitez les managers à effectuer un travail sur eux-mêmes, quels en seraient les premiers pas ?
Marine Padula. La première étape, c’est déjà de prendre soin de soi et donc de prendre du temps pour soi. Ce n’est pas un acte égoïste, même quand on est manager. Au contraire, c’est essentiel pour pouvoir bien conduire son équipe. Ensuite, je pense que travailler sur ses valeurs afin de les incarner au quotidien et de les transmettre est tout aussi fondamental. Demandez-vous quel manager vous aimeriez être : qu’avez-vous envie d’incarner dans cette fonction ? Ecrivez votre réponse noir sur blanc : qualités, comportements, attitudes… Rassurez-vous : il n’y a pas UNE seule bonne réponse !

Vous expliquez qu’un manager doit trouver le bon dosage entre bienveillance et exigence…
M.P. Oui, tout à fait, car cela apporte un cadre motivant, sécurisant et protecteur. Etre exigeant n’empêche pas d’être bienveillant, et inversement. Allier les deux permet de créer un environnement de travail dans lequel les règles du jeu sont claires, explicitées et connues de tous, où l’équité est le maître-mot. Quand on quitte un job, c’est souvent à cause de son manager. La manière dont il/elle accompagne son équipe, l’écoute, la tire vers le haut (ou pas !) est déterminante.

Cela fait un an que beaucoup de salariés et managers télétravaillent quasi à temps plein, on s’oriente durablement vers un modèle hybride entre présentiel et à travail à distance. Qu’est-ce que cela change concrètement pour les managers ?
M.P.
Cela demande de (re)créer des rituels. Des choses qui étaient naturelles et spontanées au bureau le sont moins à distance : se dire “Bonjour” le matin, échanger de manière informelle, se saluer en fin de journée, etc. Les managers doivent prendre le temps d’observer comment les membres de leurs équipes vivent cette situation et essayer de percevoir les signaux faibles de mal-être (fatigue, mise en retrait, baisse de moral…). Attention aussi à l’overdose de réunions Zoom, ce n’est vivable et efficace pour personne d’enchaîner des visio de 8h à 18h !

Vous parlez dans votre livre de la “Yes We Can” attitude, en quoi cela consiste-il ?
M.P.
On a le droit de râler, de pester, de manifester son mécontentement, surtout en cette période compliquée. Mais on peut aussi décider de voir les choses autrement et de se focaliser sur les opportunités au lieu de ruminer les difficultés. J’aime l’idée de devenir “possibiliste”, formulation du journaliste américain Max Lerner : concentrez-vous sur l’ensemble des possibilités au lieu de ne retenir que les portes fermées. Pour certains, la crise a permis d’accélérer la digitalisation, pour d’autres de resserrer les liens dans l’adversité. En insufflant une dynamique positive, on trouve des solutions, on se met en mouvement. Et c’est contagieux ! Un an après le début du premier confinement, prenez le temps de vous féliciter du chemin parcouru, de tout ce que vous avez réussi à traverser malgré les nombreuses perturbations.  

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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