« Si on ne se fixe pas d’objectifs, la vie défile et on risque de se retourner un jour sur les quinze dernières années avec le sentiment d’être passé à côté de ses envies, de ne pas avoir vraiment choisi. » Pour Garance Yverneau, la fondatrice de Garance&Moi, spécialiste de l’accompagnement des carrières des femmes, les objectifs sont « un moyen de réaliser ce qui nous tient réellement à cœur ». La période de rentrée, une fois que les urgences des premières semaines de reprise ont été traitées nous a semblé propice à se poser un peu, pour voir plus loin.

Objectifs, plan de carrière, bucket list… Peu importe le nom que l’on donnera à ce prévisionnel personnel, l’important est d’en comprendre l’intérêt : savoir où l’on veut aller. Et ce pour l’année prochaine, dans deux ans, ou dans dix. Chacun choisira son horizon, en se promettant des points d’étapes. Sinon, là encore, le risque est de passer à côté de ses envies.

« La première chose à faire pour y arriver, conseille Garance Yverneau, est de se remettre à rêver. » Un conseil rare dans le monde professionnel. Fini les pieds sous le bureau, il faut donc sortir du quotidien, des dossiers, des tâches domestiques, du planning familial et/ou domestique pour « voir ce qui suscite l’envie de réaliser quelque chose », conseille la coach.

Comment ? En s’imaginant dans six mois, un an ou plus à la place où l’on rêverait d’être. « La visualisation permettra de rendre le projet beaucoup plus puissant », encourage Garance Yverneau.

Voici quels pourraient être ces objectifs sur lesquels rêver et s’imaginer avancer :

Des objectifs de métiers

On peut rêver de reconversion, de devenir menuisier, art-thérapeute, prof de yoga ou éleveur de chèvres. On peut aussi rêver de rester designer, comptable ou chef d’équipe en production, mais avec d’autres manières d’exercer ce métier que l’on connait. Se poser et faire le point permet de connaître son but.

Des objectifs de compétences

Que l’on souhaite changer de métier ou le conserver, l’épanouissement professionnel passe par la maîtrise des outils et des compétences nécessaires à l’exercice quotidien de ses tâches. Sans quoi les difficultés permanentes ou le manque de légitimité rendent le bien-être et les évolutions inaccessibles. La bonne nouvelle est que les compétences ne sont pas figées et que l’on peut donc apprendre tout au long de sa vie. A condition de se poser la question de celles que l’on souhaite apprendre, développer, perfectionner. Une langue ? Un logiciel ? Une soft skill ?

Des objectifs de qualité de vie

Salaire, temps de travail, nombre de jours de congés, conciliation des temps de vie… L’organisation des journées, semaines et années de travail contribuent énormément au bien-être au travail et au sentiment d’être à sa place, ou dépassé. Rêver de ce que l’on aimerait vraiment peut permettre de réaliser ce qui se passe bien, ce qui pèse ou que l’on ne supporte plus dans la vie actuelle. Et si l’on rêve d’une semaine de quatre jours, ou d’un après-midi off par mois, peut-être que le sujet peut figurer au programme du prochain entretien annuel ?

Des objectifs à mettre en parallèle avec sa vie perso

Vous rêvez de courir le marathon avant 40 ans ? De prendre davantage de temps pour voir votre grand-mère ? De rénover une maison ? De pouvoir emmener votre aîné à son cours de poney chaque semaine ? La vie privée fait partie de la vie. Se fixer des objectifs professionnels ne veut pas dire mettre de côté les aspirations personnelles, au risque d’oublier des paramètres pourtant hyper importants. L’idée de faire une liste écrite, avec deux colonnes, peut permettre de visualiser. Il existe aussi des applications qui offrent de suivre ses objectifs et de se préparer des to do list pour y parvenir (Goalmap, Momentumdash, Habitica, Loop…).

Des objectifs… un peu fous !

Un objectif n’est pas un rêve, mais un moteur. S’il est nécessaire de se regarder en face pour savoir vraiment ce que l’on veut, on peut aussi s’autoriser à écouter la petite musique qui sonne tout au fond de notre tête, bien enfouie. Un projet d’entreprise à créer, une envie d’apprendre une langue un peu rare, un rêve de déménagement… Des souhaits, qui, s’ils ne sont pas forcément réalisables en tant que tel immédiatement peuvent aider à faire des choix quand vous en aurez à faire. On les note dans une colonne à part, sans s’interdire d’y jeter un œil de temps à autre, quand on se pose des questions sur la suite… « Il faut transformer le rêve en objectifs en écrivant un projet concret et mesurable », conseille Garance Yverneau.

Une fois que ces objectifs sont définis, chacun fera un état des lieux pour savoir les personnes, les outils, le budget pour y arriver, en n’oubliant pas de reconnaître également les ressources et les freins pour y parvenir.

Puis il faut se fixer un plan d’actions, pour que l’objectif ne reste par qu’un rêve ou une idée notée sur un bout de papier… Si je dois faire une formation, je me fais des rappels : contacter deux organismes avant la fin du mois /Rechercher le financement le mois suivant /M’inscrire dans la formation le mois d’après et trouver un mode de garde pour les enfants le temps de la formation… « Je conseille de faire des retroplanning : je me fixe une deadline à laquelle l’objectif doit être atteint. Et je liste toutes les actions à faire pour y parvenir en remontant jusqu’à aujourd’hui », conseille la coach. Top départ !

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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