Replacer l’être humain non pas uniquement par rapport à sa vie, mais dans un collectif, telle est l’idée que développe Isabelle Servant, coach et auteure du livre « Comment serait le monde avec 8 milliards de vous ? » (éditions Eyrolles). Elle y rappelle que chacun contribue à son échelle au collectif : ‘nous’ et ‘je’ sont liés.
« 8 milliards de vous »… L’objectif est-il d’amplifier l’importance de chaque personne ?
Isabelle Servant : L’idée, en effet, est d’amener chacun à créer une vie pleine de sens et de prendre sa part dans le collectif. Chaque personne est affairée à créer sa vie, mais elle fait aussi partie de l’histoire du vivant et de l’humanité et, en tant que telle, elle a un rôle à jouer. Nous sommes tous des personnes d’influence ! C’est pourquoi chacun doit se reconnecter à soi-même mais aussi à sa part d’influence.
Cela permet également d’amplifier sa réalité : est-ce un monde dans lequel j’ai envie de vivre ? Comment incarner à mon échelle ce qui est important pour moi ? Et ainsi vivre en cohérence avec soi-même, ses idéaux, ses aspirations pour le monde. C’est aussi s’interroger : quelle vie suis-je en train de créer ? Sachant que nous sommes en permanence en réajustement. L’étape suivante étant de se demander : est-ce que je m’autorise à vivre vraiment la vie qui est importante pour moi ?
Comment se mettre en action ?
Nous sommes souvent ancrés dans des routines, ce qui est très bien aussi… si elles nous conviennent. Si ce n’est pas le cas, il est temps de se reposer, de faire un bilan. Rien que ce temps peut aider à mettre en mouvement. Encore une fois, ce travail est à la fois pour soi, mais aussi pour les autres et le monde. Nous sommes faits de chaines, cela aura forcément un impact. Il faut prendre conscience que tout ce que nous réalisons, disons ou vivons, a des répercussions au-delà de nous-mêmes. Nous nous influençons mutuellement les uns les autres en permanence.
Ici, l’influence n’a rien à voir avec un rapport de pouvoir ?
Nos achats, notre comportement, nos relations avec les autres ont aussi de l’influence. Donc, il s’agit d’incarner ce qui est important pour soi, comme des valeurs par exemple, et de prendre le temps de réfléchir à ce que l’on offre au monde. Au vu de ce qu’il se passe actuellement dans le monde, beaucoup se sentent impuissants à faire la différence à leur échelle. D’autres auront tendance à se comparer, à craindre le regard de leur entourage. D’autres encore ne se connaissent tout simplement pas. D’où la nécessité de prendre ce temps pour se reconnecter à son essentiel.
Quel est l’impact sur la vie professionnelle ?
Le fait de se sentir bien là où on est professionnellement permet de faire les choses avec joie. Il faut revenir sur le ‘pourquoi travailler’ : pour beaucoup, travailler est une contrainte sociale. Si nous redonnons un peu de sens, le travail est aussi une fonction sociétale dans le sens où chacun agit en faveur d’une société (ceux qui nourrissent les autres, ceux qui construisent des maisons, ceux qui permettent d’être habillé). Chacun, à travers le mot « travail », participe au collectif. Retrouver sa place, s’interroger sur comment on veut contribuer, cela peut paraitre utopiste mais la psychologie positive va dans ce sens : les personnes utilisent leur joie comme une force. Elles sont en accord avec leur contribution au monde. C’est pourquoi, il faut recréer ce lien entre le ‘je’ et le ‘nous’, soit recréer l’équilibre entre la réalisation individuelle et l’évolution collective.
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