Devenir manager est une étape dans une carrière, encore faut-il bien la préparer pour trouver la bonne posture. Voici des conseils, des bonnes pratiques et les erreurs à éviter pour se sentir bien dans cette nouvelle responsabilité, mais aussi accompagner les nouveaux managers.
Maintenant c’est moi le boss ! Evidemment, devenir manager ne peut pas être résumé ainsi. « Le but du manager est de créer un collectif, en prenant en compte les individualités de chacun des membres de son équipe, pour atteindre ensemble un objectif commun », rappelle Christophe Nguyen, le co-fondateur du cabinet de conseil Empreinte Humaine, spécialisé sur les risques psychosociaux et la qualité de vie au travail. « Le manager doit donc trouver un équilibre entre écoute et exigence », conseille-t-il. « Entre exigence et bienveillance », renchérit Isabelle Fasquel, consultante et coach en entreprises, installée dans les Alpes-Maritimes. « Le manager doit être capable de fixer un cadre tout en étant dans le rapport humain », explicite-elle. Pour elle, « tout le monde ne peut pas être manager ».
Manager, cela s’apprend en se formant
Le premier conseil de Christophe Nguyen a tous nouveaux managers est de se former. « Il y a un mythe du leadership, mais en réalité, ce n’est pas inné : la culture managériale s’apprend », encourage-t-il. « Il y a le basique : savoir faire des entretiens, rédiger des emails de réunions, gérer les priorités… Et il y a ce que l’on apporte grâce à ses soft skills, et qui est très attendu des salariés : donner de la reconnaissance, gérer la charge de travail, les équilibres de vies… », recense le psychologue. Développer une posture managériale d’écoute est ainsi fondamental.
Comment trouver la bonne posture ?
Pour prendre sa juste place au sein de « son » équipe, un onboarding est nécessaire. « La première étape d’un manager dans son nouveau poste doit être de rencontrer chaque salarié individuellement pour connaître les attentes, puis d’organiser une réunion d’équipe pour fixer les objectifs commun », recense Isabelle Fasquel. Félicité de Maigret, la directrice associée du cabinet Greeworking, qui a elle-même vécu cette évolution de carrière, détaille ces rendez-vous. « Quand on est jeune manager, ce n’est pas toujours facile de trouver la bonne posture… Et ce encore plus lorsque l’on est amené à manager ses anciens collègues ! », reconnait-elle, parlant d’expérience.
Une méthodologie peut alors aider. Lors des entretiens individuels, elle liste les indispensables : « retracer le parcours du collaborateur, l’interroger sur ses leviers de motivation, ses envies de développement, ses attentes par rapport au management, ce qu’il appréciait chez le précèdent manager. Pour elle, des jeux peuvent venir en appui de cet entretien (carte des motivations par exemple), ou des questionnaires d’appréciation positive (appreciative inquiery). Pour Félicité de Maigret « l’idée est vraiment de pouvoir par la suite adapter son management à chaque personne de l’équipe ». Le manager doit en effet connaître les leviers de motivation de chacun pour faire avancer l’équipe, et ce, encore plus avec le travail à distance.
Insuffler un esprit d’équipe
L’étape suivante sera l’attention au collectif, avec l’organisation d’un événement. Réunion, séminaire, team building… Le manager choisit sa formule, mais l’idée est de faire collectivement un retour d’expérience du passé. « Il faut évoquer ce que l’équipe veut garder de son fonctionnement, et ce qu’elle veut voir évoluer », conseille Félicité de Maigret. Avec un objectif : « fédérer tout le monde autour du travail ». « Demander comment tu aimerais être manager dans l’avenir peut amener à travailler sur les écart de perception », analyse Christophe Nguyen. « Si une personne demande à être autonome et que cela signifie pour elle ne pas faire de retour, il va falloir dialoguer et expliquer le sens des mots », cite-il en exemple. « Il ne faut pas rester dans l’implicite », clarifie le psychologue.
Autre écueil à éviter : adopter la posture du petit chef. « Un manager est un chef d’orchestre », accordent Isabelle Fasquel et Christophe Nguyen. En aucun cas il doit être celui qui décide depuis sa tour d’ivoire. « Il est celui qui coordonne les efforts de tout le monde en fixant les objectifs de chacun et de l’équipe », résume la première.
Entourez-vous !
Manager ne s’apprend pas en un jour. Félicité de Maigret parle de « mue à opérer ». Une étape « difficile à vivre » pour laquelle le nouveau manager, peu importe son âge ne doit pas rester seul. « Il ne fait plus partie de l’équipe des collaborateurs mais doit devenir un relai entre son manager ou sa direction et les collaborateurs, il doit trouver une nouvelle posture, mais pour cela lui aussi doit clarifier ce qui est attendu de lui avec son N+1 », encourage Félicité de Maigret. « Il est important de s’appuyer sur ses pairs », conseille-t-elle pour essayer de limiter la solitude du manager.
« Le co-coaching peut permettre de se sentir membre d’un nouveau collectif : rester seul et ne plus partager ses problématiques à personne serait vraiment une erreur », répète-elle. Un tutorat, mis en place avec des managers plus anciens peut s’avérer précieuses. « Le manager doit se connaître lui-même pour connaître ses forces et ses qualités, mais aussi faire le point sur ce qui lui sera facile ou moins facile dans son nouveau rôle pour arriver avec une posture d’humilité », conclue Félicité de Maigret. Une posture à l’inverse du nouveau big boss avec ses grands souliers donc !
3 compétences managériales clés
- être organisé : savoir planifier et coordonner
- avoir un sens de l’écoute et savoir créer du lien avec les autres
- faire preuve d’intelligence émotionnelle : comprendre les motivations et les autres en général
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