Savez-vous que les éleveurs de poules ont des leçons à nous donner en matière de Talent Management ? Habituellement, le talent management consiste à identifier et gérer spécifiquement les individus les plus performants. Mais est-ce vraiment une si bonne idée ?
William Muir de l’université de Purdue aux Etats-Unis a conduit une expérience sur les élevages de poules dans les années 90. Dans un premier groupe, c’est l’approche individualiste habituelle qui est pratiquée : sélectionner la poule la plus productive en termes de ponte d’œufs dans chaque cage de dix poules et les regrouper pour former des groupes de pondeuses stars. Résultat au bout de quelques générations : l’agressivité augmente (les poules sont totalement déplumées), la production d’œufs s’effondre et il y a moins de poussins qui naissent. Pourquoi alors que ce sont les stars qui ont été sélectionnées? Parce que les poules les plus productives, ce sont les brutes, c’est-à-dire les plus agressives et qui empêchaient les autres poules d’être productives par leur comportement et qui désormais se battent entre elles. Au bout de trois générations, on a fabriqué des hordes de poules psychopathes.
Ne pas surévaluer la performance individuelle
La seconde partie de l’expérience est encore plus intéressante. Cette fois ce sont les cages les plus productives dans leur ensemble qui sont sélectionnées. Parmi les poules de ces cages, certaines sont très productives et d’autres ne pondent pas d’œufs du tout. Résultat au bout de trois générations : la production d’œufs a augmenté de 160% et les poules sont en pleine forme. Pourquoi ? Parce que dans l’équilibre de chaque cage, il y a des poules dont le rôle est d’assurer l’harmonie et la coopération même si elles ne pondent pas beaucoup. C’est cet équilibre collectif, source de la performance, qui a été sélectionné.
Moralité : la performance s’inscrit toujours dans un écosystème, où chacun joue un rôle dans la performance collective. La performance individuelle ne doit donc pas être surévaluée. Regardons le collectif dans les équipes plutôt que les individus (qui seuls ne réussiraient peut-être pas si bien que ça) et changeons de regard par exemple sur les services « support » qui, en apparence seulement, sont seulement des coûts alors qu’ils jouent un vrai rôle pour le collectif.
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