Six jours par an, les collaborateurs de l’assureur Luko peuvent participer à des actions de bénévolat dans des ONG ou associations, sur leur temps de travail. Une initiative solidaire qui permet aussi de fidéliser les salariés et de les rendre fiers de leur entreprise.

Directrice des opérations de Luko, un néo-assureur français, Léa Joussaume passe une demi-journée par mois dans les locaux de l’école Simplon, pour « aider les élèves à rédiger leur CV et lettre de motivation, et à se présenter à l’oral pour les habituer à se vendre et les aider à mieux s’insérer sur le marché de l’emploi », raconte-elle. Rien à voir avec sa fiche de poste. Mais ces demi-journées font pourtant partie de son temps de travail, car Luko propose à ses collaborateurs des « congés bénévolat ». Le principe ? Six jours par an, les salariés peuvent participer à des œuvres caritatives ou agir dans des ONG ou associations. La mise en relation et le choix du bénévolat se fait via la plateforme Vendredi.

« J’avais pensé au bénévolat… sans jamais le faire !, poursuit Léa Joussaume. Je trouve super de pouvoir partager des compétences que j’ai apprises et je suis fière que mon entreprise trouve important de donner du temps de ses salariés chaque mois pour une cause plus large : nous ne travaillons pas seulement pour notre société, mais pour la société dans un sens plus large. »

Un déficit de jeunes engagés

C’est en partie ce qui a motivé Raphaël Vullierme, le CEO de Luko, pour initier ces congés bénévolat. Florian Giraud, « Chief of staff » de Luko revient sur cette idée, mise en place depuis 2019 : « Les associations nous disent qu’elles ont du mal à attirer des jeunes actifs. Entre 25 et 35 ans, il y a un creux du bénévolat, car beaucoup de ces jeunes manquent de temps, d’idées d’engagement, ils ne passent pas le pas… », rapporte-il. La proposition de l’entreprise leur permet donc de mettre le pied à l’étrier. « Je participais à de nombreuses actions quand j’étais étudiant à Niort (soupes populaires, ou cadeaux pour les enfants à l’hôpital), mais depuis que je suis actif, j’avais perdu l’habitude », se souvient Florian Giraud, qui a repris le chemin des associations l’an dernier, en participant à une journée de vente solidaire à la boutique Emmaüs de Paris 19e. Le salarié est ravi. « J’ai apprécié de découvrir un nouvel environnement, d’être en contact avec des clients, en retail, alors que dans mon métier je suis davantage sur des contacts digitaux », rapporte-il. Luko organise aussi des « team buildings solidaires » où plusieurs salariés participent ensemble à des missions. « Cela créé des liens », apprécie Léa Joussaume.

La plateforme Vendredi permet à Luko de faciliter le choix des actions, l’organisation des plannings et de donner une visibilité à cette action. « Pour l’expérience collaborateur et pour les associations, c’est plus simple, se réjouit Florian Giraud, qui constate aussi que ce congé bénévolat est un argument d’attraction et de fidélisation des salariés. Nous avons interrogé nos salariés : pour un employé sur trois, ce congé a été un élément déterminant dans son choix de nous rejoindre. Les collaborateurs citent aussi cet élément dans ce qui constitue pour eux la fierté de travailler pour Luko. » Des journées triplement utiles donc : pour les associations, les salariés et l’entreprise. « Cela correspond bien aux désirs nouveaux des salariés », encourage Florian Giraud qui va essayer de trouver le temps de prendre davantage de jours de congé bénévolat cette année « Si je peux, je le ferai », anticipe-il.

En 2022, 40 % des collaborateurs de Luko ont pris au moins un jour de congé bénévolat.

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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