Bonjour les « Happy Workers » !
Depuis que j’ai commencé cette chronique, ça me démangeait, donc, aujourd’hui je me lance. Je comprends et je partage cette envie d’épanouissement, de plaisir, bref d’émotions positives au travail (et ailleurs…). Et en même temps, je trouve cela très injuste envers nos émotions négatives. J’espère amorcer une réconciliation avec vos émotions négatives et, surtout, vous aider à en tirer le meilleur parti.
Une émotion peut se résumer à une équation : Emotion = Signal + Impulsion. Chacune des deux composantes a une fonction, qui peut être mal ou bien utilisée.
Les 3 pièges du signal
Quand une émotion s’enclenche, c’est que quelque chose d’important est en train de se passer. Sinon, ce serait juste de l’indifférence (voire de l’ennui, qui est justement le signal qu’il n’y a pas assez de choses qui comptent dans votre vie à ce moment-là). Quand vous ressentez une émotion positive (joie, fierté…), c’est que vous vous rapprochez de ce qui compte. Quand c’est une émotion négative, cela signifie que ce qui est en train de se passer est en décalage avec ce que vous voulez et ce qui est important pour vous.
1° Notre système émotionnel a tendance à pencher vers le négatif. Nous remarquons les trains en retard, mais pas ceux à l’heure. Tout simplement parce que l’évolution nous a programmés pour détecter le danger et pouvoir survivre.
2° Vous pouvez ressentir des émotions négatives alors que le contexte ne le justifie pas. Par exemple, prendre pour une attaque ce qui est un remarque anodine parce que vous avez été blessé.e dans le passé. Autrement dit, le signal peut juste être une réminiscence du passé, sans plus. Là encore, c’est le fruit de l’évolution : mieux vaut garder en mémoire les dangers passés pour les éviter ensuite.
3° Penser que c’est l’émotion qui est le problème. C’est sans doute ce qui se passe dans votre vie qui mérite votre attention, plus que l’émotion elle-même (tristesse, colère, culpabilité, etc.).
Mise en pratique pour éviter ces pièges et bien utiliser le signal émotionnel
Au lieu de focaliser sur l’émotion, demandez-vous de quelle valeur elle est le reflet. Qu’est-ce qui compte pour vous et qui est en jeu en ce moment ? La justice, la sincérité, l’autonomie… Qu’est-ce que vous avez besoin de changer dans votre vie ?
Observez ce que la réalité vous dit. Est-ce que votre émotion est le reflet de ce qui est réellement en train de se passer ou juste un vestige du passé ?
Les 2 pièges de l’impulsion
La fonction d’impulsion a pour objectif de vous pousser à agir pour gérer ce qui a déclenché votre signal émotionnel : vous mettre en sécurité pour la peur, vous défendre pour la colère ou encore faire amende honorable pour la culpabilité.
1° Agir pour faire disparaître rapidement l’émotion, c’est-à-dire pour avoir un soulagement à court terme. C’est souvent contre-productif par rapport à ce qui compte réellement pour vous. Agresser lorsque vous pensez qu’on vous ne vous écoute pas fait peut-être du bien sur le coup mais a peu de chance de vous apporter davantage d’écoute par la suite. Eviter les situations qui génèrent de l’anxiété a tendance à donner davantage de pouvoir à votre peur sur le long terme, et vous avez alors peut-être renoncé à quelque chose d’important (aborder quelqu’un, demander une augmentation…).
2° Penser que les émotions négatives sont évitables lorsque vous avancez vers ce qui vous tient à cœur. Aller au bout d’un projet qui compte à vos yeux est souvent synonyme d’efforts, de frustration, parfois de déception et souvent de peur.
Mon conseil ? Posez-vous une question : quand vous suivez ce que votre émotion vous pousse à faire, est-ce dans votre intérêt à long terme ou êtes-vous juste en train de chercher un soulagement à court terme ?
Les émotions négatives, c’est juste être humain…
Au final, rappelez-vous que nous sommes faits pour ressentir toutes nos émotions, agréables comme désagréables. Et que les ressentir, c’est justement ce qui nous fait pleinement humains : d’être triste face à ceux qui souffrent, de nous sentir coupables quand nous faisons du mal aux autres. Nous ne pouvons pas avoir les émotions positives sans les négatives. Vous ne pouvez pas anesthésier les mauvaises sans le faire aussi pour les bonnes.
Bref, nos émotions sont un pack complet, toutes avec leur utilité. Pas toujours des amies, mais sûrement pas non plus des ennemies…
Christophe Deval est directeur du développement des talents chez KPMG, psychologue clinicien, thérapeute spécialisé en thérapies comportementales et cognitives (TCC) et en thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), co-auteur de Simplifiez vos relations avec les autres (Intereditions).
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Crédit photo : Pexels.
Très très bon article !!
je le partage sur ma page Jobologue emplois et infos
Merci beaucoup
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