L’Observatoire Cegos a dévoilé les résultats de la 20ème édition de son baromètre « Climat social et qualité de vie au travail » (1). En voici une synthèse.
Première donnée clé : 20% des salariés perçoivent une amélioration du climat social dans leur entreprise, contre 9% en 2014.
Salariés et managers s’accordent également sur une perception positive de leur emploi et de leur entreprise :
• 73% des salariés et 82% des managers sont globalement satisfaits de leur emploi actuel,
• 74% des salariés et 83% des managers sont fiers de travailler dans leur entreprise,
• 71% des salariés et 76% des managers sont satisfaits de leur environnement de travail.
Le niveau d’investissement et de motivation au travail reste élevé, mais tend toutefois à faiblir sur le moyen terme : sur une échelle de 0 à 10, 67% des managers le positionnent à 8 et plus, mais
c’est 15 points de moins par rapport à 2015 ; 52% des salariés ont le même positionnement, en baisse de 3 points. Sur une échelle de 0 à 10, 48% des salariés situent leur niveau d’investissement et de motivation au travail en dessous de 8.
Catherine Lainé, Directrice de Projets et spécialiste des enjeux RH, Cegos : « Si on s’en tient aux données 2018, la photographie du climat social dans l’entreprise paraît positive, avec des scores toujours très élevés chez les salariés et les managers. Cela peut surprendre au regard du discours ambiant. Mais l’évolution sur le moyen terme est riche d’enseignements, avec certains indicateurs phares à la baisse. Beaucoup d’entreprises ont engagé leur transformation, mais celle-ci ne peut pas se faire en un ‘claquement de doigts’. Pour transformer leur organisation, les entreprises doivent passer par une phase intermédiaire durant laquelle on ne perçoit pas encore les bénéfices de la transformation : l’organisation, les postes de travail, les modes de collaboration et les lignes hiérarchiques évoluent, sans que cela ne soit encore totalement stabilisé. De ce flottement peut naître une incertitude, voire une résignation : c’est ce qui explique pour partie, un moindre intérêt et une moindre motivation au travail des collaborateurs. »
62% des salariés et 75% des managers perçoivent le travail d’abord comme une source d’épanouissement personnel avant d’être une source de contrainte. Les scores sont particulièrement élevés chez les salariés de moins de 30 ans (70%), chez les cadres (69%) et chez les managers ayant un poste de direction (90%). Concernant les sources de motivation au travail, des évolutions contrastées apparaissent chez les managers : ainsi, l’intérêt et la variété du poste reste leur principal moteur (49%), mais diminue de 20 points par rapport à 2015 ; le niveau de rémunération arrive en deuxième place (44%), en hausse de 8 points. A noter que niveau de salaire actuel est une source de motivation pour 59% des hommes et 46% des femmes.
Selon les salariés, la confiance, le droit à l’erreur et l’écoute sont les principaux leviers que les managers devraient activer pour avoir un impact favorable sur le climat social. 84% d’entre eux (+9 pts vs 2015) parviennent à préserver un équilibre satisfaisant entre vie professionnelle et vie privée.
Au-delà du stress, 25% des salariés et 24% des managers disent que le travail leur a déjà causé des problèmes psychologiques graves (burn-out, dépression…). Des niveaux toujours préoccupants, stables depuis 2014. Point rassurant : les managers sont de plus en plus attentifs et formés au bien-être au travail et à la gestion des risques psycho-sociaux (RPS). Pour 55% d’entre eux, les rôles et procédures en cas de RPS sont clairs : c’est 9 points de plus depuis 2015. 52% ont été également formés à détecter les signes de RPS (+11 pts).
Isabelle Drouet de la Thibauderie, Manager Offre et Expertise « Ressources Humaines », Cegos : « En matière de bien-être au travail, si les actions portées par les directions des entreprises sont motrices (52% ont déjà mis en place des actions d’amélioration de la qualité de vie au travail), c’est d’abord le management qui doit se saisir du sujet. Plus les managers, qui sont proches de la réalité du terrain, s’impliqueront, plus l’effet sera bénéfique. Le bien-être au travail ne se décrète pas. Loin des ‘injonctions au bonheur’ en entreprise, c’est l’action quotidienne d’équipes emmenées par les managers qui peut faire la différence. Les DRH doivent quant à eux s’interroger sur les causes du stress et les facteurs de RPS (charge de travail, organisation du travail) et apporter des solutions concrètes et durables sur ces sujets. »
76% des DRH-RRH considèrent que les collaborateurs ont la possibilité de construire leur projet professionnel dans l’entreprise, mais cela n’est vrai que pour 56% des salariés et 65% des managers.
(1) Cette étude a été conduite en France aux mois de septembre et octobre 2018, auprès de 1160 personnes (700 salariés, 280 managers et 180 directeurs ou responsables des Ressources humaines), travaillant tous dans des entreprises du secteur privé de plus de 100 salariés.
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