Comment réussir à se concentrer, à faire de nouveaux apprentissages ou encore à résoudre des problèmes ? En bref, comment bien utiliser votre cerveau au boulot ? Eléments de réponses avec Gaël Allain, docteur en psychologie cognitive et directeur scientifique de My Mental Energy Pro, une application qui vous aide à lutter contre la surcharge mentale pour booster votre créativité et votre efficacité.
Clé n°1: Avoir une intention claire et précise
Cela aidera votre système attentionnel à choisir facilement entre des traitements rapides mais potentiellement stéréotypés ou une réponse plus « réfléchie » mais plus longue à obtenir ! Attention aux contradictions ! Notre attention ne sait faire vite et bien que lorsque nous maîtrisons déjà parfaitement une activité. Dans le cas d’une tâche nouvelle ou en cours d’acquisition, nous avons besoin de fabriquer « sur mesure » une réponse adaptée, ce qui nécessite un passage par notre système exécutif (notre lobe frontal, tout à l’avant du cerveau) et donc du temps !
Entre le « fast-food mental » (rapide mais standardisé) et la « gastronomie cérébrale » (lente mais plus subtile)… il faut choisir. Bref, la performance intellectuelle repose essentiellement sur la clarté de nos objectifs.
Clé n° 2 : Choisir soigneusement son environnement de travail
Et ce surtout lorsque vous devez vous concentrer. Le premier objectif est de limiter globalement le nombre d’interruptions qui coûtent énormément d’énergie et de temps pour reprendre notre raisonnement là où nous l’avions laissé avant d’être « dérangé ». Le second objectif est d’apaiser nos systèmes d’alerte en n’ayant pas à devoir rester sur nos gardes en permanence, ce qui a pour conséquence de libérer des ressources intellectuelles pour avancer sur notre activité du moment. Pour vous convaincre, occupez 2 minutes le poste de votre collègue (souvent un stagiaire !) qui travaille dos à la circulation et près de la machine à café ou de la porte des toilettes dans votre open space… vous comprendrez ! Le fait d’avoir un peu d’intimité et surtout d’être serein au moment où nous avons besoin de nous concentrer constitue la base même de la performance intellectuelle.
Dans tous les cas, le calme et la sérénité limitent le nombre de choix entre informations pertinentes et informations parasites et renforcent notre efficacité.
Clé n°3 : Supprimer les tentations
Cela minimisera l’influence du circuit de la récompense immédiate ! C’est basique, mais les gourmands ont tout intérêt à s’éloigner un peu de leur frigo avant de se lancer dans une activité intellectuelle intense. Et, nous devrions surtout tous être en mesure de couper notre connexion (ou toute forme de stimulation non pertinente par rapport à notre activité) pour garantir notre performance intellectuelle ! Notre monde mental est déjà suffisamment riche en tentations, petites envies ou gros tracas… qui représentent, pour notre attention, autant d’activités susceptibles de rentrer en concurrence avec ce que nous sommes censés faire à un moment donné. Dans ces conditions, il n’est pas souhaitable de rajouter une couche de choix et de micro-décisions numériques !
Clé n°4 : Accepter les distractions
Tout d’abord, en admettant qu’elles puissent arriver puis en nous donnant les moyens de réagir efficacement à leur arrivée ! Il s’agit juste d’être honnête avec soi-même ! Certes nous pouvons toujours espérer ne pas être distraits ou dérangés (cela arrive heureusement encore de temps en temps) mais il est préférable d’apprendre à anticiper les conséquences de la survenue d’éléments distracteurs.
D’abord en devenant conscient du moment ou notre esprit commence à s‘éloigner de notre objectif initial puis en apprenant à relocaliser notre attention là où elle aurait dû rester ! Ce petit travail de re-focalisation de nos ressources intellectuelles constitue la base même du contrôle attentionnel et peut être facilité par un petit effort de verbalisation. J’améliorerai ainsi globalement ma performance cognitive en me disant « tiens, j’ai faim » (ou froid ou je ne suis pas trop motivé…) plutôt que de tenter d’ignorer cette information. Car l’énergie dépensée pour faire abstraction de ma sensation de faim sera, dans tous les cas perdue.
Clé n° 5 : Différer les récompenses
Il s’agit d’asseoir notre performance sur une source de motivation extrinsèque qui incitera notre cerveau à rester centré sur son objectif initial même en présence de distractions. Dans le cas de la faim et si malgré mon effort de verbalisation, mon esprit se retrouve inexorablement attiré vers mon estomac, je peux alors tenter une manœuvre de diversion attentionnelle en me promettant, par exemple, un bon petit resto… mais plus tard. L’idée est de présenter à mon cerveau une alternative positive sous forme de récompense motivante et surtout différée dans le temps, qui l’incitera à poursuivre la mobilisation des ressources nécessaires à l’atteinte de mon objectif. Pour que cette stratégie soit vraiment efficace, il faut que notre cerveau soit réellement convaincu que nous obtiendrons notre récompense. Il faut donc qu’elle soit réaliste et proportionnelle à l’effort intellectuel que je dois fournir pour terminer mon activité.
Cet article est extrait de notre hors-série dédié au thème des performance(s).
Quels sont les écueils à éviter ? Comment atteindre une performance durable au travail ? Droit à l’échec, visual thinking, aménagement des espaces de travail, méditation, quête de sens…
Au-delà des clés et des conseils pratiques, ce quatrième hors-série vous invite également à réfléchir à la notion même de performance. Et elle se cache peut-être là où l’on ne l’attend pas le plus !
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