Le #10yearschallenge n’a pas pu vous échapper sur les réseaux sociaux ! Le concept ? Les internautes publient deux photos d’eux, une prise en 2009 et l’autre en 2019. Une idée que nous avons eu envie de transposer au monde professionnel. Que faisiez-vous en 2009 ? Avez-vous changé de vie depuis (un peu, beaucoup !) ? Qu’avez-vous appris en l’espace de 10 ans ? Parce que regarder dans le rétroviseur a du bon pour mesurer le chemin parcouru, nous avons posé ces questions à neuf personnalités au parcours inspirant. Allez, on vous donne rendez-vous dans dix ans !
Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, psychologues et psychothérapeutes, auteures de Vive les Zatypiques, fondatrices de La Fabrique à Bonheurs et co-fondatrices de La Fabrique à kifs avec Florence Servan-Schreiber. Elles seront sur scène le 17 février au Grand Rex pour La Nuit du Kif.
“En 2009, nous avions déjà un cabinet commun, à Enghien-les-bains. Nous étions en parallèle membre d’un organisme de formation. Nous réalisions des interventions en entreprise par cet intermédiaire. Nous avons alors rencontré d’autres consultants, d’horizons très divers, avec qui nous sommes encore en contact aujourd’hui. C’était un vrai laboratoire à idées, notamment sur les méthodes de travail agiles. Tout ce que nous faisons aujourd’hui à notre compte a démarré dans nos têtes à cette époque. Mais le responsable de cet organisme de formation nous dévalorisait, nous rabaissait sans cesse. Il nous a fait perdre confiance en nous. Jusqu’à ce que nous décidions de partir, bien décidées à travailler pour nous et à ne plus nous laisser marcher sur les pieds. Grâce à lui, quand nous avons monté notre entreprise, nous savions exactement ce que nous ne voulions plus vivre en termes de management !
Lors d’un atelier réalisé en 2009, nous avons réalisé un vision board à 5 ans. Nous avions indiqué écrire des livres, animer des conférences, voyager… Dix ans plus tard, nous en sommes exactement là où nous imaginions être ! Cela a même dépassé nos attentes. Nous n’aurions jamais imaginé jouer sur scène, et encore moins rencontré un tel succès, quel kif !”
Benjamin Blasco, co-fondateur de l’appli de méditation Petit Bambou qui a dépassé le million d’utilisateurs.
“En 2009, ma vie venait de changer : j’étais en effet devenu papa en 2008 d’une petite Louise. Les perspectives et les priorités ont changé brusquement. La vie m’a projeté dans l’instant présent, me permettant de savourer chaque minute. Avoir un enfant a, entre autres, contribué à développer de nombreuses capacités et attitudes : ma compassion, ma présence, mon attention (même la nuit, je suis devenu hyper attentif aux sons….). Ce rappel à ma part d’humanité a probablement contribué à modifier mon point de vue sur ma vie professionnelle : j’étais alors senior manager dans une société de consulting en stratégie et les horaires ainsi que le sens profond de mes missions commençaient à me rendre perplexe.
En 2019, en écrivant ces lignes, je réalise que j’ai un peu plus réconcilié et harmonisé toutes ces pistes qui étaient en moi: je suis toujours papa (de 2 filles désormais), méditant régulier et professionnellement j’ai cofondé Petit BamBou en 2014 avec Ludovic. Chaque jour, j’œuvre avec toute notre équipe à permettre à chacun de découvrir la pratique de la méditation de pleine conscience et à l’ancrer dans son quotidien, au travers d’une app mobile. J’ai encore un peu de mal à réaliser l’impact que ce projet a sur la vie des utilisateurs, sur leur présence à eux même.”
Gaël Chatelain, auteur de Mon boss est nul, mais je le soigne et de Je me trouve nul(l) mais je me kiffe.
“2009… 10 ans déjà. 10 ans c’est peu et j’ai l’impression que c’était il y a un siècle. J’étais Directeur Général Adjoint des régies publicitaires du groupe NRJ (NRJ, Nostalgie, Chérie FM, Rire et Chansons). Je dirigeais une équipe d’un peu plus de 200 personnes, restructurais plusieurs activités comme l’agence événementielle du groupe, en lançais d’autres comme NRJ12. C’était aussi intense que passionnant comme on dit. Il y a 10 ans, je n’avais aucune idée que le monde de l’entreprise n’aurait qu’un temps pour moi. Si mon premier roman, « Les Solitudes Additionnées », vivait son petit bonhomme de chemin. Je me rappelle ces années en tant que manager comme un bon, très bon moment. Le stress était plutôt très élevé et pourtant, l’ambiance était légère, enthousiaste, pleine de promesses.
C’est entre autres dans ces années que je trouve l’inspiration de mes articles, de mes livres ou de mes conférences et je n’en reviens toujours pas du chemin parcouru… En 2009, rien ne pouvait me laisser imaginer que 10 années plus tard, j’essayerai de transmettre ma « vision » du monde de l’entreprise au lieu d’en faire partie. Ce qui me fascine, c’est que je me dis qu’alors que j’ai l’impression que ce que j’ai construit est pour « toujours », en 2029, je n’ai absolument aucune idée de ce que je ferai et, ça, c’est tellement énergisant. Je crois fondamentalement que ce qui fait l’intérêt d’une carrière professionnelle, c’est de savoir en prendre les bifurcations quand elles se présentent.”
Gaëlle Frizon de Lamotte, fondatrice de la start-up OLY Be, spécialiste des cours de yoga entre particuliers et en entreprise.
“2009 : je suis rentrée des Pays Bas depuis 1 an et je ne me suis toujours pas réacclimatée à la vie parisienne. Il faut dire que j’adorais mon quotidien amstellodamois, mes collègues, mon job, mes voyages, ma vie à bicyclette !
A Paris je suis Chef de Produit, toujours chez Philips, sur les produits dits « bruns », en l’occurrence la vidéo (lecteurs DVD, Home Cinéma, etc.). 45 minutes de métro et de tram ont remplacé mes 20 minutes de vélo quotidiens pour me rendre au bureau et je commence seulement à nouer quelques amitiés dans l’openspace. Dans quelques mois, je vais cependant vivre 1 journée inoubliable : un voyage de presse avec une dizaine de journalistes pour présenter les nouveautés TV et Vidéo pendant le… Festival de Cannes ! Arrivée en hélicoptère, déjeuner sur la plage, montée des marches et surtout soirée dans une villa surplombant la Méditerranée. Nous n’avons pas quitté la piste de danse – posée au-dessus de la piscine – avant le petit matin, malgré la pluie battante qui avait soudain décidé de se manifester.
2019 : OLY Be, que j’ai fondé fin 2015 a fêté ses 3 ans. La croissance est au rendez-vous, chaque jour notre communauté s’enrichit de centaines de personnes. On me demande souvent si c’est ce que j’imaginais en me lançant dans l’aventure entrepreneuriale. Pour être honnête je n’imaginais pas grand-chose. Après plusieurs projets d’intrapreneuriat chez Philips, il m’était juste apparu comme une évidence de lancer ma startup même si je n’avais ni argent, ni associé ! Le chemin entrepreneurial est souvent rude, on est plus en mode camping que Festival de Cannes, mais je m’attache à en savourer chaque instant. Je suis très heureuse de ma vie actuelle et fière de ce que nous avons accompli en seulement 3 ans, le Prix d’Excellence de la Beauté Connectée décerné il y a quelques jours par le magazine Marie Claire étant une belle marque de reconnaissance publique également !”
Raphaëlle Giordano, auteure de Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une et Cupidon a des ailes en carton.
“En 2009, j’avais mon entreprise, Emotone. Déjà passionnée par l’intelligence émotionnelle et le management, j’étais coach en créativité et proposais des ateliers ou des teambuilding autour de l’art. Cela permettait de travailler sur les valeurs d’une équipe, de sortir du cadre, de mettre en image le sens que l’on donne son travail… En parallèle, j’écrivais. En fait, j’écris depuis toute petite. Je suis une amoureuse des mots. Dans mes journaux intimes, j’imaginais des débuts de roman, des fausses couvertures, des maquettes… Je faisais cela pour le fun, je ne pensais pas que quelqu’un m’éditerait, encore moins pouvoir en faire mon métier et que cela prendrait de telles proportions.
En 2019, je suis désormais écrivain à temps plein. Il y a plein d’aspects de la vie d’auteure que l’on ne voit pas. Je ne passe pas mon temps à écrire toute seule devant mon ordinateur. Il y a un vrai travail d’équipe avec la maison d’édition, beaucoup de rencontres avec les lecteurs (j’adore ça !), des séances photos, les réseaux sociaux… Et heureusement !”
Emmanuelle Leneuf, fondatrice du FlashTweet.
“En 2009 : J’étais Grand Reporter à la Lettre de l’Expansion depuis 8 ans, responsable des pages Entreprises et International. Mon job : partir à la recherche d’informations confidentielles destinées à un public de décideurs du monde économique, avides d’avoir les insights en avant-première. Mon dada : être la première à découvrir la start-up ou la PME innovante qui allaient exploser et devenir les Championnes de demain. Une fois ma besace remplie, il fallait trier, hiérarchiser l’information, avant d’attaquer le bouclage et gérer l’édition de la Lettre de L’Expansion. Mon quotidien : enchaîner les rendez-vous du matin au soir, du petit-déjeuner aux soirées pour chasser l’information auprès d’un réseau de sources patiemment tissé !
En 2019 : Journaliste dans le média le plus low tech de la place de Paris, je suis devenue entrepreneuse dans le digital. Je dirige le FlashTweet, un média que j’ai crée en mars 2015 sur Twitter pour lutter contre l’infobesité et la FOMO (Fear of Missing Out). Mon idée : donner rendez-vous tous les matins à 7h30 – et à 19h30 pour le Replay – avec les 10 informations qu’il ne fallait pas rater sur l’innovation et le numérique. Mon parti-pris : l’info sérieuse sans se prendre au sérieux. Mon objectif : donner les clés de compréhension d’un monde en pleine transformation numérique à près de 52 000 acteurs et experts du numérique. Une communauté rassemblée en 3 ans ! Mon job est de faire vivre la matinale digitale née sur Twitter en nouant des partenariats médias et en créant des évènements. Mon kiff c’est d’être en Live le matin pour répondre aux Flashtwittos et Flashtwittas qui se posent des questions sur cette révolution numérique en cours !”
Raphaël Poulain, ancien joueur de rugby, auteur de Quand j’étais superman.
“J’ai officiellement arrêté ma carrière de rugbyman en 2008. Un an plus tard, c’était pour moi le début d’une introspection qui allait durer cinq ans. J’ai fait des études de philosophie, je me suis plongé dans la mythologie… Après avoir forgé ma carapace physique sur les terrains, je forgeais ma carapace psychologique. Durant cette période, j’ai fait une dépression et un burn-out. J’ai alors compris que pour me sauver moi-même, il fallait que je m’aime, avec mes forces et mes faiblesses. Il fallait que je redevienne quelqu’un de bien. J’ai connu tous les attributs du succès à 20 ans. L’argent, les filles, la notoriété… Tous les clichés de la réussite. En 2019, je suis conférencier, coach et je travaille aussi pour Eurosport. Je vais même monter seul sur les planches dès la rentrée prochaine. Un vrai rêve ! Après la centaine de conférences réalisées dans le monde du sport et de l’entreprise, j’ai envie de continuer à partager avec le grand public. Après le rugby, je me demandais vraiment comment retrouver les émotions ressenties grâce au sport du haut niveau. C’est chose faite grâce à la scène. En regardant le chemin parcouru, je suis fier de l’homme que je suis en train de devenir. Je continue d’apprendre et surtout, je me respecte, loin des blessures physiques et psychiques qui ont jalonné ma carrière sportive.”
Caroline Ramade, fondatrice de 50inTech et membre du comité ONU Femmes France.
“En 2009, j’étais conseillère presse et communication de Daniel Vaillant, alors maire du 18ème arrondissement de Paris. Le digital faisait déjà partie de mon quotidien, puisque l’un de mes gros chantiers a été la refonte de tous les sites Internet municipaux. Les réseaux sociaux étaient à leurs prémices. J’ai toujours été une féministe d’action, je faisais partie à l’époque des Rézoteuses, un réseau de femmes dans la communication. Je suis ensuite devenue responsable du département digital à la mairie de Paris avec un leimotiv : informer et engager les citoyens.
Passionnée par l’innovation, j’ai quitté la politique pour le monde de la Tech. Après avoir dirigé l’incubateur de start-up Paris Pionnières, j’ai eu envie de sauté le pas de l’entrepreunariat. En 2019, je suis donc CEO de 50inTech, une plateforme de mise en lien entre startuppeuses, investisseurs, mentors, experts, etc. Une manière de booster l’ambition des femmes concrètement, et pas seulement au moment du démarrage de leur start-up. Quitter le salariat est excitant, mais je suis aussi consciente que je peux échouer ! Pour moi, l’entrepreunariat est la condition ultime de libération des femmes. C’est l”autonomie et la liberté. Il n’y a plus personne pour te dire ce que tu as à faire.”
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Crédits photos : CCL.lu (Benjamin Blasco), Géraldine Aresteanu (Emmanuelle Leneuf), James Weston (Caroline Ramade).