Pour cette 5ème et dernière chronique autour de l’estime de soi, voici un dernier type de stratégie : l’auto-compassion et l’acceptation. C’est sans aucun doute l’approche la plus efficace…
On pense souvent qu’en faisant preuve de bienveillance envers soi-même on va devenir complaisant, faignant, médiocre, etc. Comme si le critique intérieur devait nous taper dessus pour nous motiver à être meilleurs. C’est faux. Regardez les enfants : est-ce qu’un enfant progresse plus si on lui dit tout le temps qu’il ou elle est nul.le ou si au contraire on l’encourage ? Vous connaissez la réponse. De plus, la recherche sur l’auto-compassion a montré qu’elle entraînait moins de stress, plus de résilience et plus de performance.
Acceptation, auto-compassion, bienveillance… Nous sommes dans la sphère émotionnelle. L’estime de soi relève de la pensée (« ce que je pense de moi ») mais en réalité ce qui se cache derrière c’est la honte. Certains psychologues estiment même que la honte est première : on ressent de la honte et ensuite on se raconte une histoire négative sur soi. Quoi qu’il en soit, on ne guérit pas une émotion par la tête mais par le cœur.
Se parler avec bienveillance
La première technique est de se parler de façon encourageante et réconfortante comme un parent aimant le ferait avec un enfant (rappelez-vous que vous êtes juste un humain qui a grandi et que vos besoins émotionnels n’ont pas vraiment changé). Ce qui est essentiel dans cette technique est le ton sur lequel vous vous parlez. La plupart du temps nous nous parlons sur un ton très dur. Au-delà des mots, pensez à utiliser un ton doux, calme, bienveillant. C’est de l’amour que vous vous donnez, pas une leçon de morale.
Redoutablement efficace dans mon expérience en thérapie (mon expérience personnelle aussi), mettez une main sur le cœur en même temps (c’est en bonne partie avec le toucher qu’on calme les émotions des enfants). Dans les moments les plus difficiles, et si vous n’arrivez pas à vous parler comme je viens de le dire, dédoublez-vous : demandez-vous ce que la partie sage et aimante de vous offrirait ou dirait à la partie qui souffre et qui ne se sent pas à la hauteur.
Réconforter l’enfant intérieur
La seconde technique (qu’il est recommandé de réaliser avec un thérapeute en fonction de ce que vous avez vécu) est de réconforter l’enfant intérieur. En général, le manque d’estime de soi a une longue histoire et rappelle des souvenirs de quand vous étiez jeune. Dans ce cas, se remémorer les yeux fermés une situation où vous ne vous êtes pas senti.e à la hauteur dans vos jeunes années vous permet d’entrer en contact avec cet enfant pour lui demander « de quoi as-tu besoin de moi ? » (en général d’amour, d’acceptation, de réassurance, etc.) et ensuite lui donner et voir la réaction de l’enfant.
Choisir des activités qui vous font du bien
Enfin, et plus surprenant, des études ont montré que toute activité où vous prenez soin de vous (par exemple l’activité physique, l’alimentation et la cuisine, le sommeil, les soins du corps, etc.) réduit l’inflammation et augmente l’estime de soi. Vous faites donc d’une pierre deux coups.
Cette série est terminée. En conclusion, n’oubliez pas l’étude de Baumeister sur l’estime de soi : il n’y a quasiment aucune corrélation entre son estime de soi et ce que l’on fait de sa vie. Ne posez donc surtout pas une meilleure estime de soi comme préalable à une vie meilleure. La vraie vie peut commencer maintenant !
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