Quelques conseils et exercices pour profiter de ce temps de confinement pour faire le point sur sa vie, réfléchir à l’avenir, se poser quelques bonnes questions. C’était la ligne qu’on s’était fixée avec Fabienne Broucaret lorsque nous avons convenu du thème de cet article la semaine dernière…
Après tout, quelle meilleure occasion pour regarder dedans que lorsqu’on ne peut plus sortir dehors ? Lorsqu’on se retrouve, par la force des choses, face à soi-même, avec des journées à meubler et le rythme de vie au ralenti ? C’est ce que je me suis dit sur le moment.
Et puis ce matin derrière mon clavier : blocage. Ce sujet ne sonnait plus juste du tout.
Parce qu’en une semaine, les injonctions à bien vivre son télétravail et à « meubler l’ennui » ont fait place à des thématiques bien moins légères concernant l’incertitude des mois à venir. Une incertitude qui rend, selon moins, l’introspection difficile pour ceux qu’elle déstabilise profondément.
Parce que du temps sur les bras, nous ne sommes pas si nombreux à en avoir. Entre tous ceux qui travaillent encore, qui sont « en première ligne » pour reprendre la thématique guerrière, pour faire face à la crise, entre ceux qui sont plus à l’abri derrière leurs écrans mais se démènent tout de même pour sauver les meubles, éviter la casse, amortir la chute, entre ceux qui jonglent entre boulot et enfants ou autre personne à charge, entre ceux qui ont choisi de consacrer leur temps à se mobiliser et se sont portés volontaires pour rendre service… Combien y a-t-il de oisifs, de désœuvrés dont le principal souci actuellement est l’ennui, de finir l’intégrale de Proust ou de binge watcher tout Netflix ?
Et parmi ceux qui ne rentrent dans aucune catégorie il y en a d’autres : ceux qui sont déjà malades, évidemment, ou encore ceux qui se retrouvent au chômage technique sans savoir ce qui se passera ensuite. Face à la crise sanitaire, le monde semble tourner à plusieurs vitesses : au ralenti pour certains, frénétiquement pour d’autres et tous ceux qu’il y a entre les deux. Bref, je réalise que non, le confinement n’est pas l’occasion rê-vée qu’on veut lui croire pour une introspection généralisée.
En revanche, la situation est tellement inédite, incroyable et révélatrice de nos vulnérabilités qu’elle nous perturbe et nous secoue indéniablement. Elle peut fait émerger des peurs et des angoisses, amener à des profondes remises en questions ou réveiller l’envie de projets oubliés ou remisés à plus tard.
Aujourd’hui, je n’ai pas envie de prodiguer des conseils pour trouver des réponses. Le message que j’ai envie de passer, c’est surtout de s’écouter.
Peut être qu’on se sentira prédisposé à en profiter pour faire le point et prendre du recul sur soi, auquel cas on peut par exemple noter quelque part les réflexions qui affleurent, les questionnements, les inquiétudes. Qu’est-ce que cette situation réveille en moi ? Comment je la vis ? Qu’est-ce qui me fait du bien en ce moment ? Qu’est-ce qui me crispe ou éveille des émotions désagréables ? Qu’est ce qu’elle me dit de la façon dont je vis ma vie habituellement ? De mon rapport aux autres, à mon travail, à mes loisirs… ? De ce qui est important pour moi ? Qu’est-ce qu’elle me donnerait envie de changer ?
Peut-être au contraire qu’on n’aura pas du tout la tête à cela, pour quelque raison que ce soit et c’est tout aussi valable.
Pour chacun.e d’entre nous, il y aura certainement un avant et un après coronavirus, tant cette crise bouleverse l’ordre des choses, et cela amènera certainement des changements. Nul besoin pour autant de les précipiter. Nul besoin de chercher à sublimer cette expérience, à la transformer en merveilleuse opportunité ou quelque autre injonction que ce soit.
La priorité, il me semble, est de prendre soin de soi, de ses propres ressources, de sa santé physique et mentale, de celle de ses proches, et d’accueillir le plus sereinement possible ce que la situation nous amène. Et peut être qu’en effet viendra le temps où on se sent disposé et disponible pour un moment de réflexion, auquel cas les ressources ne manqueront pas, sur My Happy Job notamment, pour dénicher quelques bons conseils et exercices.
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Merci pour cet article que je lis tardivement activité du confinement oblige.
J’ai effectivement cette perception de décalage entre la suractivité effective et l’ennui supposé, ce que j’appelle comme vous des injonctions à profiter, remplir un temps disponible dont, en réalité, nous disposons si peu même confinés.