Après avoir été professeur d’EPS pendant 11 ans, Alexandre Vendé s’est reconverti dans le tourisme en créant “Voyage en français“, une agence dédiée aux séjours aux Etats-Unis (New York, San Francisco, Los Angeles, Miami…). Il nous raconte comment son entreprise traverse le confinement et la fermeture des frontières. Interview.
Depuis quand votre entreprise est-elle impactée par la crise du coronavirus ? Comment cela a-t-il évolué au fil des semaines ?
Alexandre Vendé. Ma société étant spécialisée dans la préparation des voyages aux Etats-Unis et dans les activités touristiques pour les francophones dans six villes américaines, nous avons senti un impact dès fin février. Mais c’est surtout le 13 mars, suite à la fermeture des frontières américaines pour les Européens de l’espace Schengen, que tout a changé car ma communauté et mes clients sont à 98% français, belges et suisses : impossible pour eux désormais d’aller aux USA. Ainsi non seulement à partir du 13 mars, on ne gagnait plus du tout d’argent, mais en plus on en perdait car les clients voulaient se faire rembourser des activités réservées en amont. En quelques jours, nous avons perdu plusieurs dizaines de milliers d’euros de trésorerie. Ainsi, j’ai dû me résoudre à mettre mes sept salariés en chômage partiel depuis le 16 mars afin de préserver l’entreprise pour l’avenir.
A.V. Très bonne question ! J’essaie de ne pas trop stresser car quoiqu’il arrive je suis complètement passif dans cette crise. Je ne peux rien faire tant que nous ne sommes pas sortis du confinement et que les Etats-Unis ne nous ont pas ré-ouvert leurs frontières.
Mais c’est vrai que c’est tout de même hyper stressant dans la mesure où ma société a actuellement 7 salariés et une quarantaine de freelances dans le monde … et bien évidemment c’est aussi ce qui me permet de faire vivre ma famille. Donc même si j’essaie de rester zen, oui au fond de moi, je suis très anxieux sur l’avenir proche.
Que faites-vous de vos journées en cette période de confinement ?
A.V. J’essaie de travailler sans trop penser à toute cette incertitude pour l’avenir de la boite. Je profite aussi de ma famille et notamment de mon fils de 6 ans qui est toujours très demandeur pour que je joue avec lui. Avec ma femme, on lui fait l’école à tour de rôle, ce qui n’est pas toujours évident avec son propre enfant. Mais ayant une maison avec jardin, nous ne sommes pas du tout à plaindre durant ce confinement, et le temps passe vite… voire même trop vite. J’avoue ne pas avoir le temps de faire tout ce que je veux chaque jour 🙂
Avez-vous déjà commencé à préparer l’après ?
A.V. Oui et non. Je travaille un peu sur mes blogs, j’ai quelques freelances et quelques salariés qui travaillent quelques heures par semaine pour y écrire des articles (ce qui aidera au référencement naturel dans le futur) et aussi pour rester en contact avec notre communauté sur les réseaux sociaux et continuer de la faire grandir. Sinon à part cela, malheureusement, nous ne pouvons rien savoir de plus sur l’après. Pour la France, c’est déjà dur de savoir dans combien de temps ce virus aura disparu, alors pour les Etats-Unis avec un Président comme Donald Trump, il est impossible de savoir quand les Etats-Unis pourront ré-ouvrir pour nous, Européens ! Bref, impossible de vraiment préparer le futur tant que tout est bloqué et tellement indécis.
Arrivez-vous à voir du positif à tout cela à votre échelle ?
A.V. Ayant une belle communauté qui me suit depuis presque 12 ans, celle-ci m’envoie quotidiennement des messages de sympathie. C’est toujours hyper agréable. Je les en remercie ! D’ailleurs, quelques-uns ont déjà voulu créer des bourses pour nous venir en aide, mais à chaque fois, j’ai refusé car ce n’est pas le moment pour ça. En ce moment, il faut surtout aider les soignants et tout le corps médical français, nous verrons ensuite pour notre société. Enfin dernier message positif : j’ai communiqué sur mes réseaux sociaux le fait que je vends toujours mes deux livres (un guide de voyage papier et un livre photos) et j’ai réussi à en vendre plusieurs dizaines en quelques heures. Cela me permet de voir que malgré cette crise, les gens ont encore envie d’aller aux USA, notamment à New York… et sont contents de me soutenir en achetant mes livres.
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