Le COVID19 est une crise sanitaire, mais aussi psychologique. Voilà le principal enseignement de l’étude Opinion Way menée auprès de 2 000 salariés français à la demande du cabinet spécialisé en risques psychosociaux Empreinte Humaine.
Le chiffre est alarmant : 44% des salariés français sont en situation de détresse psychologique (26% modérée et 18% élevée) qu’ils soient télétravailleurs, en chômage technique ou sur leurs lieux de travail. Les plus impactés ? Ceux en chômage technique partiel (1/5 en détresse élevée). Charge mentale alourdie, cumul des rôles, sur-représentation dans les milieux de la santé ou de la grande distribution… Ce sont d’abord les femmes qui déclarent souffrir de leurs conditions de travail en temps de confinement : 22% contre 14% chez les hommes. Les managers sont aussi particulièrement exposés à une détresse élevée (20%), tout comme les personnes confinées dans moins de 40m2 (24,6%), en couple (20%) et avec enfant(s) (22%).
Les principales sources de stress : hyper connexion, surcharge de travail, difficulté à concilier la vie professionnelle et personnelle, fatigue mentale et cognitive… Beaucoup de télétravailleurs peinent également à trouver un endroit où travailler dans de bonnes conditions. Seuls 45 % peuvent ainsi s’isoler toute la journée si besoin. Environ 60 % travaillent dans leur salon, et 25 % dans une pièce fermée qui n’est, initialement, pas prévue pour le travail, comme une chambre.
Les salariés trouvent du soutien auprès de leurs collègues et leur direction, mais seul un sur trois dit que son entreprise met en place des actions autour la sécurité psychologique et la prévention des risques psychosociaux. “Or, il est nécessaire d’engager le top management à parler de ces sujets avec leur managers et collaborateurs, mais aussi de mettre en place un vrai programme de sécurité psychologique – avec une spécificité pour les managers – et un numéro de soutien psychologique dans le cadre d’actions globales, souligne Christophe Nguyen, Président d’Empreinte Humaine. Ces initiatives doivent être ouvertes aux personnes en chômage qui restent des salariés de l’entreprise. La crise actuelle demande de développer une vraie culture de sécurité psychologique et de suivre des indicateurs de réussite du plan de prévention.”
La motivation professionnelle se dégrade au fil des semaines pour près d’un quart des salariés (24 %), un taux qui atteint les 50 % pour ceux qui se sentent en situation de détresse élevée. A quoi faudra-t-il veiller après le confinement ? Selon Christophe Nguyen : “A l’état psychologique des salariés. A bien les écouter mais pas que, à dialoguer aussi. La détresse psychologique ne va pas se transformer en bien-être avec le déconfinement. Les personnes sortiront marquées et le COVID19 n’aura pas disparu. Il faut donc développer des protections psychologiques à différents niveaux : organisation du travail, managers, collectivement et individuellement.”
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