Le brainstorming continue d’être très populaire dans les entreprises. Cependant, cette technique, qui consiste à générer un maximum d’idées en groupe, serait certes ludique mais peu efficace… Qu’en est-il vraiment ? Comment le rendre plus efficace ?
Le brainstorming a été créé dans les années 50 par Alex Osborn, cofondateur d’une grande agence de publicité. Dans son livre L’imagination constructive, publié en 1953, il énonce 4 règles fondamentales du brainstorming :
– Interdire toute critique (pour ne pas écarter de manière trop hâtive des idées potentiellement intéressantes) ;
– La quantité engendre la qualité (plus il y a d’idées émises, plus il y a de chances d’en trouver des bonnes) ;
– L’association libre (laisser les idées germer spontanément) ;
– Tout noter (même les idées les plus farfelues).
Très rapidement, certains commencent à douter de l’efficacité de la méthode et des psychologues de l’Université de Stanford comparent la production d’idées en groupe et individuellement. Résultat : les personnes isolées avaient émis, dans le même laps de temps, deux fois plus d’idées (et surtout plus de bonnes idées) que le groupe de brainstorming. Plus le groupe est important, plus l’écart se creuse. Plusieurs explications ont été données à cette piètre performance :
– Les participants au brainstorming s’autocensureraient par peur du ridicule et de voir leurs idées critiquées ;
– Les participants feraient moins d’efforts en groupe car ils savent que les autres travaillent à leur place et que, de toute façon, les idées seront jugées de façon collective et non individuelle (effet parasite) ;
– Les interactions de groupe entraîneraient un effet de distraction car pendant qu’un participant parle on réfléchit à son idée au lieu de se concentrer sur les siennes.
Si vous voulez continuez à pratiquer le brainstorming, voici deux conseils pour en améliorer l’efficacité :
– Préférez les petits comités (le brainstorming à deux est le plus efficace et au-delà de trois, la performance est divisée par deux) ;
– Utilisez le brainstorming papier : les participants notent toutes leurs idées sur papier et s’échangent ensuite les feuilles.
– Faites parler les personnes dans l’ordre croissant de position hiérarchique pour limiter les phénomènes d’autocensure. Si le chef parle en premier, les autres hésitent à donner ensuite des idées contraires.
Ancien directeur du développement des talents chez KPMG, psychologue clinicien, thérapeute spécialisé en thérapies comportementales et cognitives (TCC) et en thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), Christophe Deval est associé fondateur de A.Life, co-auteur de “Simplifiez vos relations avec les autres” et “Découvrir l’ACT” (Intereditions). Plus d’infos : www.a-life.fr et www.act-life.fr
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