Changer de vie : “J’ai quitté mon job pour donner plus de sens à mon travail”

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Après avoir travaillé dans le marketing, notamment pour Danone, dirigé 1001 listes et monté un cabinet de conseil, Marie Treppoz a fondé Welp, un site d’entraide gratuit entre particuliers, en 2013. Elle nous raconte ce virage qui lui a permis d’imaginer un projet utile socialement, mais aussi de trouver un meilleur équilibre vie pro – vie perso. 
marie-treppoz“A 43 ans, j’ai quitté mon job de directrice marketing d’un groupe du CAC 40. Je travaillais beaucoup, à un rythme effréné. J’ai ressenti le besoin de me poser et de réfléchir à ce que j’avais envie de faire de ma vie pour les 20 ans à venir… Je voulais aussi avoir davantage de temps pour mes enfants, trois filles et un garçon, dont des jumeaux. Deux mois après, je me suis rendue compte que j’avais foncé vers ce que je connaissais le mieux en acceptant des missions de conseil, sans vraiment avoir pris le temps de la réflexion. Prendre une semaine de break au vert m’a alors semblé indispensable.J’ai atterri un peu par hasard dans les Alpilles dans un groupe qui faisait du jeûne, du yoga et de la randonnée. Moi qui n’avait jamais mis les pieds dans un magasin bio avant et qui vivait à cent à l’heure, je me découvrais une passion pour la méditation, les médecines alternatives…
Un mouvement de solidarité
J’ai ensuite suivi une formation en naturopathie pour organiser des séjours détox dans de jolis lieux.Mais cela ne me suffisait pas, j’ai eu envie d’aller plus loin, de monter un projet plus social et de m’entourer d’une équipe. Avec un ami, on a réfléchi à un site Internet qui permettrait de créer du lien entre ceux qui ont besoin d’une aide ponctuelle et gratuite et ceux qui sont prêts à aider de temps en temps, près de chez eux et sans s’engager. L’idée est très simple : recréer localement l’entraide informelle qui existait autrefois dans les villages entre les générations. Je me suis lancée à fond dans l’aventure avec l’envie de changer le monde à ma façon en incitant mes voisins de 7 à 97 ans à plus de solidarité. Welp a vu le jour en mars 2015 et a compté 500 inscrits dès le premier mois. Mon expérience dans le marketing m’a énormément servi, tout comme mon réseau dans le monde de la communication et des médias. Il y a eu un grand mouvement de solidarité pour m’aider à faire connaître Welp.
Aucun regret !
Ce projet m’a aussi permis de trouver un meilleur équilibre de vie. Je passe, par exemple, une partie de mes mercredis avec mes enfants. Mais quand un projet vous motive autant, il n’est pas toujours facile de mettre une vraie frontière entre la vie perso et la vie pro !Une chose est sûre, je me sens droite dans mes bottes, à ma place, alignée avec mes valeurs. Je pense être aujourd’hui plus ouverte aux autres, plus attentive à ceux qui m’entourent. Je continue en parallèle à organiser des séjours détox plusieurs fois par an. C’est ma respiration, ce qui me permet de tenir le coup entre les enfants et le boulot. Je fais aussi pas mal de sport, c’est indispensable pour moi nerveusement, cela m’aide à relâcher les tensions. Il y a, certes, des moments compliqués, mais je je n’ai aucun regret. Mon rêve ? Participer à la naissance d’un nouvel art de vivre qui place l’entraide au centre de nos vies et qu’un jour le mot « Welp » rentre dans le dictionnaire. « Welp, n.m.: le meilleur endroit sur le net pour s’entraider. »Pour ne rater aucune actualité en matière de qualité de vie au travail, inscrivez-vous à la newsletter de My Happy Job.

Crédit photo : pexels.
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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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