Le 24 novembre, c’est Black Friday ! Les vitrines des magasins l’affichent depuis plusieurs jours, les publicités pour promouvoir cette journée de prix cassés importée des Etats-Unis se suivent et se ressemblent. A quelques exceptions près. Ainsi, cette année, la Camif.fr a décidé de boycotter cette opération marketing en fermant son site d’ameublement. L’occasion pour ses collaborateurs de donner du temps à des associations et de mettre en lumière des alternatives à la surconsommation. De quoi, aussi, redonner du sens à cette journée.

Lors du Black Friday, la plupart des enseignes participent à une course effrénée pour battre des records de ventes. Emery Jacquillat, le président de la Camif.fr, a voulu cette année aller à contre-courant de ce mouvement : “Nous avons décidé de fermer le site et d’offrir une pause à la planète”. Mais aussi à tous les salariés. «En se privant de transactions le 24 novembre, nous tirons un trait sur 1% du chiffre d’affaires annuel. C’est un moyen de sensibiliser nos équipes ainsi que le public au fait qu’il y a une alternative à la surconsommation, ajoute Emery Jacquillat au Figaro. Avec ces grandes foires que sont le Singles Day d’Alibaba, le Prime Day d’Amazon ou le Black Friday, on cherche à nous imposer un rythme de réachat de produits dont on n’a pas besoin. On nous enferme dans un modèle de société. Et ce, à une époque où nous faisons face à des enjeux monstrueux de changement de modes d’achat et d’approvisionnement si nous souhaitons préserver la planète».

“Nous ne vendons rien, vous n’achetez rien. #OnDonneTout.” C’est par cette phrase que les clients de Camif.fr seront accueillis sur son site le 24 novembre prochain. Pendant ce temps-là, les collaborateurs, eux, seront sur le terrain.

Stéphanie, assistante approvisionnement, à la Camif : “Cette journée va me permettre de mieux connaître le fonctionnement d’Emmaüs à qui je fais régulièrement des dons près de chez moi, et d’apprendre à donner une seconde vie aux meubles. Concrètement, je vais participer à des séances de DIY et à une immersion dans les ateliers logistiques, textiles ou bonnes affaires dans le but de consommer de manière plus responsable.”

Lucie, graphiste web : “Je vais rejoindre La Matière, un écosystème spécialisé en économie circulaire et en design. Des designers, avec leur créativité, y transforment des déchets en design produit ou en design d’espace pour des entreprises, des collectivités, des écoles, etc. Nous allons visiter une déchetterie, et ensuite fabriquer un produit via des déchets. Cette initiative est importante pour moi car elle permet de trouver des alternatives pour mieux consommer, recycler et faire du bien à notre planète ! Cela correspond à l’ADN de la Camif.fr : nous sommes, certes, un site e-commerce, mais nous proposons une consommation plus responsable avec des produits durables, locaux et qualitatifs.”

Sur les réseaux sociaux, les internautes sont encouragés à suivre et partager les alternatives à la surconsommation via le hashtag #OnDonneTout. À partir du 25 novembre, Camif.fr rouvrira ses portes et lancera une plateforme collaborative baptisée “La Place”, dédiée à la réparation, au réemploi et au recyclage.

Une opération dans la lignée de Patagonia, qui a reversé l’an dernier l’ensemble des bénéfices réalisés pendant le Black Friday à des associations, et de l’enseigne d’outdoor REI, qui a décidé en 2015 de fermer son site et ses magasins pour inciter employés et clients à pratiquer des activités sportives, au lieu de passer la journée à faire du shopping !

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Crédit photo : Unsplash.

 

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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