Nous avons tous dans notre entourage des gens qui disent aimer leur travail. Certains ont fait de longues études pour y arriver. D’autres y sont parvenus après plusieurs reconversions ou déceptions professionnelles. Qu’entendent-ils par-là ? Témoignages.
Différentes façons d’aimer son job
On peut aimer son travail pour de nombreuses raisons, comme on peut l’aimer de différentes façons. Nous avons rencontré plusieurs personnes, aux professions différentes, pour leur demander ce qu’elles entendaient quand elles disaient “aimer leur job”. Pour chacune d’elle, cela a une signification différente : on aime son boulot pour une raison x ou y, parce qu’il est prenant et stimulant ou au contraire parce qu’il nous laisse du temps libre.
Comment peut-on aimer son métier ?
« J’aime la vie que j’ai grâce à mon job »
Mélanie, comédienne : « J’aime la vie que j’ai choisi de vivre grâce à mon travail. Je pense que je ne serais pas heureuse dans un boulot avec chaque jour la même routine. Le travail de comédienne offre des périodes de travail très différentes, avec des gens différents, des rythmes différents, une organisation très flexible…. C’est ce que j’aime, en plus du travail de création, des échanges avec les gens, et malgré l’insécurité que ce travail engendre. »
On le voit : on peut aimer son travail quand celui-ci s’avère stimulant, sur le plan créatif, social ou intellectuel. Le travail peut être un vecteur de découverte, et de nouveauté.
« Mon boulot me stimule intellectuellement et je me sens utile »
Gwendoline, avocate invoque elle aussi le fait « que les journées ne se ressemblent jamais ». « J’aime ce côté imprévu », poursuit-elle avant de reconnaître qu’elle aime ce métier stimulant intellectuellement et la fait réfléchir. « J’apprécie également mon boulot parce que j’ai l’impression que je suis utile aux gens quand j’arrive à leur trouver des solutions », analyse-t-elle.
Quand on demande aux gens ce qui leur fait aimer leur travail, la question du sens revient souvent. Faire un métier utile, qui corresponde à nos valeurs, est souvent vecteur de ce sentiment de bien-être.
« Ce que j’aime c’est le relationnel, m’occuper de vies, et pas de chiffres »
Perrine, éducatrice de jeunes enfants aime son travail pour sa dimension humaine. « Ce qui me plait, c’est le contact, les échanges avec l’équipe et les enfants : quand l’un d’eux parvient à me parler et arrive à se libérer un peu de ses soucis, j’ai réussi ma journée », raconte-elle. La professionnelle, installée à Nantes, apprécie de « s’occuper de vies, et pas de chiffres ». « C’est difficile de savoir exactement les raisons qui font que l’on aime notre travail, mais je crois vraiment que dans mon cas, ce sont avant tout les relations humaines. »
C’est bien évidemment une autre façon d’aimer son job : quand celui-ci vous permet de réaliser vos passions, quand les tâches que vous effectuez s’alignent sur ce que vous aimez faire. Alors le travail perd en pénibilité et devient épanouissant.
Amour passion ou amour attachement ?
Pour Jean-François Dortier, sociologue et fondateur de la revue Sciences humaines, les raisons d’aimer son travail sont multiples : « Il y a peut-être un point commun aux gens qui aiment leur travail : c’est le côté passion. Certaines personnes sont réellement passionnées, comme on peut l’être pour une personne. Les Workaholics sont même dépendants et se retrouvent, s’ils perdent leur travail, aussi désœuvrés qu’après une rupture. »
Comme en amour, les degrés de passion pour le boulot vont du bas en haut de l’échelle. « On retrouve l’amour-passion dans les métiers dit à vocation comme les médecins ou les chercheurs. Il y a ensuite des gens qui aiment leur travail comme d’un amour-attachement, explique-t-il. Plusieurs choses peuvent nous attirer : l’argent, le statut, les choses intéressantes que l’on fait – qui vont de faire du pain à construire un pylône électrique ou une maison-, les gens que l’on côtoie au travail… »
Lui admet adorer « écrire, rencontrer des chercheurs, échanger avec son équipe ». Les études montrent que 80% des gens ont choisi leur boulot. Chacun a ses raisons de choisir telle ou telle voie et d’aimer ensuite plus ou moins son activité. « L’amour du boulot est lié à la motivation, qui est quelque chose de très individuelle : j’ai rencontré des comptables heureux et si pour moi cela reste un mystère, je crois vraiment que c’est lié à la personnalité », complète le sociologue pour qui « chacun cherche son chat, pas forcément une vocation mais une activité qui lui corresponde, et pas uniquement les rétributions extérieures. »
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