Si tous les épuisés professionnels ne sont pas addict à leur travail, beaucoup de dépendants au travail glissent vers le burn-out…

Nous avons dressé pour My Happy Job, le portrait-robot des personnes les plus exposées au burn-out et mettions en avant quelques caractéristiques souvent communes aux épuisé(e)s : rigueur (voire perfectionnisme), valeur travail très forte (notamment dans la construction identitaire), endurance, forte implication au travail, difficultés à dire non ou à déléguer, et, parfois, tendance à la dépendance…au travail. On constate en effet bien souvent un attachement extrêmement fort au travail, pour ne pas dire une obsession allant jusqu’à la dépendance.

Qu’est-ce que la dépendance au travail ?

Comme toutes les autres addictions, l’addiction au travail est définie par la perte de contrôle sur le comportement (de travail) et sa poursuite en dépit des dommages, avec une origine multifactorielle faisant intervenir la triade « objet addictif — individu — environnement » décrite par Claude Olievenstein. Les “workaholics” ont des pulsions à travailler qui sont ingérables », des envies, des « craving », constate Laurent Karila, psychiatre. Le Professeur M. Lejoyeux, psychiatre, définit le workaholic comme « une personne qui a un besoin de travailler en permanence et une sensation de manque lors des interruptions de travail », signant la centration du sujet autour de l’objet addictif. Le travail dicte la durée et la fréquence des périodes de repos, de détente ou d’intimité. Il prévaut sur tout le reste.

Les signes montrant une addiction au travail

Selon J.T. Spence et A.S. Robbins4, le workaholic se sent dans la contrainte et se montre très impliqué dans son travail, sans y trouver de satisfaction. Son rapport au travail induit des conséquences négatives. Pour autant, lorsqu’il ne travaille pas, « l’accro » se sent très mal, il est en manque, en sevrage. Le travail lui est l’équivalent de la dose de nicotine, de cocaïne, de sexe, etc., pour d’autres « addicts ». Au quotidien :

  • il travaille tout le temps
  • il présente des troubles du sommeil
  • il n’exprime pas son sentiment d’en faire trop au regard de ce que cela lui rapporte (contrairement au « gros travailleur »)
  • une fois une tâche finie, il en commence une autre
  • il travaille au-delà de ce qui est attendu
  • aucun repos n’est possible
  • il pense constamment au travail lorsqu’il ne travaille pas
  • le travail prime sur les relations sociales et familiales
  • la notion de plaisir dans le travail est faible

Les conséquences de l’addiction au travail

Autant de comportements susceptibles de mener au burn-out, autrement dit à l’épuisement professionnel. En effet, les conséquences de cette dépendance induisent des dommages de tout ordre : addictologiques, thymiques, somatiques, socio-familiaux, professionnels, financiers.

On retrouve notamment :

  • des conduites addictives (alcool, tabac…) et/ou des conduites dopantes
  • de l’anxiété, des troubles du sommeil, un possible syndrome d’épuisement professionnel et du burn-out, épisode dépressif caractérisé ou syndrome dépressif ;
  • des céphalées, des douleurs musculaires et intestinales ;
  • des comportements agressifs au travail, une difficulté à déléguer, la recherche de promotion, de valorisation sociale, le désir de réussite ;
  • des problèmes dans les relations familiales, avec le conjoint et les enfants, peu d’investissement, des émotions exacerbées (colère, culpabilité, anxiété, dysphorie), un manque lorsque l’on ne travaille pas, peu de plaisir dans la sphère familiale.

Afin de ne pas sombrer dans l’épuisement, une prise en charge ambulatoire peut s’avérer nécessaire, notamment par le biais de thérapies comportementales.

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Ex-chasseuse de tête, enseignante-chercheur en droit des affaires, Marina Bourgeois est la dirigeante d’Oser Rêver Sa Carrière, cabinet spécialisé en transition de carrière et épuisement professionnel. Elle est aussi l’auteure de Burn-out. Le (me) comprendre & en sortir, 2018.

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