Le flow…. Une notion souvent méconnue et pourtant très utile lorsque l’on se pose des questions sur sa vie professionnelle. L’état de flow constitue donc un baromètre pertinent pour savoir si l’on est bien au travail, si l’on est à notre juste place, et pour découvrir ce qui nous anime vraiment. Marina Bourgeois et Caroline Averty, auteures du livre Trouver Sa Voie, préfacé par Florence Servan-Schreiber aux éditions Vuibert, vous proposent aujourd’hui des conseils pour mieux appréhender la notion de flow et des exercices pour mieux vous connaître.
Qu’est-ce que l’état de flow ?
La définition du flow
Défini et conceptualité en 1975 par le psychologue hongrois Mihaly Csikzentmihalyi, l’état de flow désigne l’absorption totale d’une personne dans son occupation. Autrement dit, être dans le flow, c’est être vraiment à ce que l’on fait, sans penser à autre chose. Un moment de grâce ? Nous n’irons pas jusque là mais un moment agréable certainement. L’état de flow, c’est donc un état mental particulier. En Français, on parle parfois “d’être dans la zone”.
En pratique, vous êtes dans le flow lorsque vous êtes occupé à une tache, sans même vous en rendre compte. Vous savez, cet état où le temps passe à toute vitesse. On s’adonne à une activité, le cerveau entre en ébullition, on est tout entier à sa tâche, on relève la tête et il est déjà l’heure de passer à autre chose. C’est ça le flow : être dedans, être complètement « in » et connecté à ce que l’on fait. On est « à fond dedans », en pleine présence.
Peut-être en avez-vous déjà fait l’expérience, même furtivement, en préparant un bon petit plat, en dessinant, en lisant, en faisant du sport, en écoutant un podcast, etc. La vie personnelle est truffée de ce genre de petits moments, sans même que l’on s’en rende vraiment compte d’ailleurs, notamment chez les sportifs. Mais qu’en est-il dans votre vie professionnelle ?
Comment savoir si je suis dans le flow au travail ?
Votre flow est votre zone de plaisir : lorsque vous êtes dans le flow, vous êtes bon et vous êtes bien. Autrement dit, plus vous surferez sur votre flow/plus vous vous en rapprocherez et plus vous aurez de chances d’être aligné avec ce que vous faites. Identifier vos zones de flow vous permettra donc de savoir ce qui est écologique et vertueux pour vous.
Pour y parvenir, faites travailler votre mémoire et repérez tous les moments professionnels vécus cochant cumulativement les 4 cases suivantes, scientifiquement établis :
Premièrement, être pleinement dedans :
Quand vous êtes dans le flow, vous êtes littéralement absorbé, concentré. Vous ne faites plus attention à ce qui vous entoure. Vous ne vous laissez pas divertir par l’extérieur. Vous n’êtes plus dans la sensation de vous-même. Vous oubliez votre égo et votre monologue intérieur (vous savez, le petit vélo intérieur… #chargementale). Vous en oubliez presque vos obligations quotidiennes, voire vos besoins primaires (aller au toilette, boire, etc). Votre énergie est à 100% sur ce que ce que vous faites. Bref, vous êtes hors de votre mental et pleinement connecté à votre occupation.
Deuxièmement, ne pas voir le temps passer :
Le temps passe vite, vous n’êtes pas en train de consulter votre montre ou votre portable toutes les deux secondes. Vous ne vous ennuyez pas. Au contraire, le temps file à une allure incroyable. Vous avez alors une perception complètement altérée du temps qui passe. Vous êtes totalement dans le moment présent
Troisièmement, faire les choses avec fluidité :
Quand vous êtes dans le flow, les choses sont simples, évidentes, fluides. Vous n’êtes pas en sur-effort ou en sur-adaptation et vous ressentez même un sentiment d’allégresse, de contrôle. C’est limpide, les choses glissent d’elles-mêmes.
Quatrièmement, ressentir un sentiment de bien-être :
Vous êtes bien, un peu en dehors de la réalité quotidienne. Le ressenti est agréable. Bref, vous êtes serein. Zéro stress. Vous vivez une expérience positive, pleine de bonheur.
L’état de flow peut-être très court ou durer longtemps, peu importe. Il ne se détermine pas par sa durée mais par sa nature : une sensation positive, un sentiment de performance optimale, où, dans votre esprit, tout est sous contrôle. C’est un niveau de concentration, de conscience et de motivation supérieur.
Alors, avez-vous déjà vécu cette « expérience du flux » au travail ? En rencontrant un client ou un patient, en plaidant un dossier, un faisant une présentation, en créant un produit ?
Si vous n’avez jamais vécu cette expérience au travail ou très (trop) rarement, c’est que quelque chose cloche, que vous n’êtes peut-être pas ou plus au bon endroit. Cela peut être l’occasion de faire le point, de dresser le bilan. Si vous envisagez de changer de voie et que vous ne savez pas vers quoi vous diriger, travaillez votre flow, analysez-le. Identifiez ce dans quoi vous prenez du plaisir. Ce que vous kiffez vraiment faire. A partir de là, vous pourrez commencer à dégager des idées de métiers.
LA VIE D’UN INDIVIDU RESSEMBLE À LA FAÇON DONT IL UTILISE SON ATTENTION
MIHALY CSIKSZENTMIHALYI
Si vous souhaitez rester dans le même secteur d’activité mais changer de poste, là encore travaillez sur votre flow pour valoriser votre CV (d’ailleurs et dans un monde un petit peu plus logique, on devrait y mettre nos « zones de flow » à la place de la rubrique « compétences »). Parce que l’on est tous doués pour plein de choses mais entre savoir faire et aimer faire, il y a une grosse différence… cette différence c’est le flow : on fait, on est bon et on est bien.
Comment atteindre l’état de flow ?
1° Découvrir votre flow !
Une bonne façon de découvrir ce qui vous anime et les activités que vous préférez réaliser au travail (en en dehors !) consiste à réfléchir à votre activité flow. Identifier vos moments de flow vous permettra de pointer tout ce que vous faites avec plaisir, sans sur-effort et de façon optimale. Cela peut être un vrai point d’appui pour amorcer une transition de carrière ou investir des activités extra-professionnelles que vous aimeriez cultiver ou investir à l’avenir.
Identifiez 3 moments de flow dans votre vie professionnelle en leur donnant un titre : (ex : présentation du dossier Joyeux, organisation de l’évènement Atchoum, etc.).
Moment de flow 1.
Moment de flow 2.
Moment de flow 3.
A présent repérez toutes les actions mises en œuvre lors de ces 3 moments et listez les sous forme de verbes à l’infinitif (ex : envoyer, communiquer, parler, etc.).
Actions du moment de flow 1 :
Action du moment de flow 2 :
Action du moment de flow 3 :
A présent, identifiez 3 moments de flow dans votre vie personnelle et faites la même chose :
Moment de flow 1.
Actions mises en oeuvre :
Moment de flow 2.
Action mises en oeuvre :
Moment de flow 3.
Actions mises en oeuvre :
2° Recentrez-vous sur vos centres d’intérêts !
Vos centres d’intérêts sont une excellent boussole pour identifier ce qui vous plaît vraiment. Pour les trouver et aller plus loin que ceux qui vous viendront spontanément, répondez aux questions suivantes :
- Quels étaient vos centres d’intérêts lorsque vous étiez enfant, puis adolescent.e ?
- Quels étaient vos centres d’intérêts lorsque vous étiez jeune adulte ?
- Quels sont vos centres d’intérêts aujourd’hui ?
- Avez-vous des passions ? Si oui, lesquelles ?
Si vous éprouvez des difficultés à répondre à ces 4 questions, répondez aux questions précises suivantes. Elles vous éclaireront !
- Lorsque je suis avec mes proches (famille, amis, etc), de quoi j’aime le plus parler ? Sur quels sujets je m’anime facilement ?
- Dans mes lectures, mes visionnages (films, docus, émissions, séries, etc), mes écoutes (podcasts, radio, etc), vers quoi je me dirige le plus souvent ?
- Par quel type de revues/journaux/magasines suis-je spontanément attiré.e ?
Pour terminer, notez ici vos 4 centres d’intérêts principaux :
2.
3.
4.
Quel est le fil rouge entre vos centres d’intérêts et vos moments de flow ? A vos stylos !
3° Et si vous tentiez d’entrer dans votre zone de flow ?
L’état de flow ne se décrète pas ! Mais pour l’atteindre, quelques astuces vous seront tout de même utiles :
– Donnez-vous des objectifs appropriés, ni trop, ni trop peu. Un objectif trop ambitieux avec des compétences insuffisantes provoque du stress. A l’inverse, un objectif trop facile à atteindre par rapport à vos compétences entraîne l’ennui.
– Développez votre concentration. Faites le point sur tout ce qui peut vous distraire (e-mails, téléphone, etc.) et interrompre votre attention. Mettez en place des stratégies pour améliorer votre concentration (téléphone en silencieux, consultation des mails deux fois par jour, etc.).
– Travaillez votre confiance en vous, et en vos compétences. Les tâches vous sembleront alors plus faciles si vous vous formez de manière adéquate.
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