Pour faire ma rentrée sur Myhappyjob.fr, je me suis dit que casser l’ambiance était plutôt une bonne idée. Je ne suis pas fan du tout du « happy » à tout crin (je serais bien devenu chroniqueur sur Mysuckingjob.fr mais ça n’existe pas – enfin je vais vérifier quand même !).
Pour tout un tas de raisons. D’abord parce que se focaliser sur des attentes positives (le plus souvent irréalistes) comme être plus heureux, plus beau, plus riche, plus intelligent, plus mince… ça revient seulement à mettre l’accent sur ce qu’on n’a pas. Autrement dit, c’est déjà une expérience négative en soi.
Ensuite, imaginer qu’on puisse atteindre durablement le bonheur (au travail comme ailleurs) est incroyablement naïf. Déjà parce que la vie, ce n’est qu’une succession de problèmes les uns après les autres. On s’imagine qu’il est possible d’atteindre une sorte d’état de satisfaction durable. Mais ce n’est pas du tout ce qui se passe dans la vraie vie. Lorsque vous avez atteint un état de satisfaction, vous ne restez pas éternellement en plein nirvana. Non, ce qui se produit assez vite c’est que vous vous ennuyez à mourir ! Tout simplement parce que ce que cela devient assez vite quelque chose de normal, donc sans intérêt.
Nous sommes câblés pour être insatisfaits de ce qu’on a et être satisfaits uniquement par ce qu’on n’a pas. Et pour une bonne raison : c’est ce qui permet le changement, le progrès et l’apprentissage. Si nous n’étions pas d’éternels insatisfaits de ce qu’on a, je n’aurais pas d’ordinateur sur lequel taper en ce moment et je n’aurais pas non plus d’électricité pour le faire fonctionner. C’est parce que nous sommes insatisfaits que nous avons la motivation pour faire mieux, pour rendre les choses meilleures. Donc chérissez votre insatisfaction, c’est le carburant de votre croissance personnelle !
Etre heureux n’est pas quelque chose qui nous tombe passivement dessus, c’est le résultat de nos actions, de notre capacité à résoudre des problèmes. Les uns après les autres. Donc la question n’est pas d’être happy ou pas, c’est de trouver les bons problèmes que vous voulez avoir dans votre vie. Les problèmes qui font que la vie vaut la peine d’être vécue.
Alors quelques conseils pour tirer le meilleur de votre insatisfaction :
– Qu’essaie-t-elle de vous dire ? Qu’est-ce qui est tellement important pour vous pour que votre corps cherche à attirer votre attention dessus ?
– Qu’est-ce que vous pouvez faire, là maintenant, tout de suite, pour aller dans la direction de ce qui est important pour vous ?
– Qu’est-ce qui compte suffisamment à vos yeux pour que vous soyez prêt.e à accepter les émotions négatives qui vont avec (peur, frustration, culpabilité…) ?
– Est-ce que vous êtes insatisfait.e parce que vous considérez comme normales des choses que vous avez dans votre travail, dans votre vie, et que vous oubliez donc d’apprécier ? Qu’est-ce que vous auriez intérêt à savourer davantage ?
Ancien directeur du développement des talents chez KPMG, psychologue clinicien, thérapeute spécialisé en thérapies comportementales et cognitives (TCC) et en thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), Christophe Deval est associé fondateur de A.Life, co-auteur de Simplifiez vos relations avec les autres (Intereditions).
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A conditions de mettre notre insatisfaction en mouvement : j’apprécie beaucoup votre angle de vue …