Comment recharger ses batteries sur son lieu de travail ? En s’adonnant à une petite sieste. Explications avec Camille Desclée, co-fondatrice de la start-up Nap&Up qui propose des cocons de micro-sieste aux entreprises.
Une micro-sieste, c’est quoi exactement ?
Tout d’abord, il faut rappeler que le mot sieste vient du latin sexta hora ce qui signifie que notre vigilance baisse naturellement six heures après notre lever. Cette diminution de notre efficacité n’est pas forcément causée, comme on le pense souvent, par notre digestion. Il y a ensuite plusieurs types de siestes. La micro-sieste dure moins de 20 minutes. Au-delà, nous rentrons dans une phase de sommeil lourd dont il est plus difficile de sortir. Comme le souligne le Professeur Léger, la micro-sieste consiste à changer de rythme, faire une coupure, respirer tranquillement, et comporte rarement du sommeil. C’est une sorte de relaxation profonde.
Quels en sont les bienfaits ?
Une étude de la NASA a démontré un gain de productivité de l’ordre de 35 % après une sieste de 15 à 20 minutes. Au travail, elle rend aussi les salariés plus concentrés. Elle permet également de prévenir la somnolence, d’améliorer sa mémoire et sa réactivité ou encore de lutter contre le stress. Selon l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INVS), c’est le meilleur moyen de retrouver sa bonne-humeur. Les études montrent que les Français dorment de moins en moins. Or, l’accumulation de dettes de sommeil a un réel impact sur la santé physique et psychique. La sieste est un bon moyen d’y remédier.
Une étude récente montre, qu’en France, moins d’un quart des salariés a déjà fait la sieste au bureau (1). Comment expliquer ce faible pourcentage ?
Je pense qu’il y a encore beaucoup d’idées reçues. Les gens pensent, par exemple, qu’il s’agit forcément d’une sieste de deux heures comme on peut en faire le week-end ou en vacances ! Mieux vaut donc parler de micro-sieste. Ensuite, c’est aussi culturel. La pause café ou cigarette semble normale, la pause sieste, elle, n’est pas encore rentrée dans la norme, alors même qu’elle est beaucoup plus bénéfique. En Chine, le droit à la sieste est inscrit dans la Constitution. Cette pratique est très courante en Asie, et aussi dans les pays anglo-saxons. Enfin, les entreprises n’ont pas forcément les infrastructures adaptées avec une salle de repos ou un endroit adapté. Ce n’est pas évident de faire une sieste au milieu d’un open-space ! Les salariés ont besoin d’un minimum de solitude pour réussir à se laisser aller, sans craindre le regard des autres.
Qu’apporte exactement votre cocon ?
Il apporte justement une bulle confortable dans laquelle on peut s’isoler. La coque se rabat. A l’intérieur, un fauteuil de relaxation semi-allongé, des plantes vertes, une guirlande lumineuse, un accompagnement audio pour aider les salariés à lâcher prise. Certains pensent qu’ils ne réussiront pas à faire une sieste, mais cela s’apprend. Ce n’est pas forcément instinctif alors il suffit de s’entraîner !
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(1) Source : L’Observatoire de la vie des Français au bureau.
Crédit photo : Unsplash.