Difficile, souvent, de se rendre compte de son épuisement professionnel. Le burn-out est alors un risque. Pourtant, il est possible de s’en prévenir : en acceptant les signaux, en s’écoutant et en s’accordant du temps ! C’est ce que propose l’auteure Margaux Studer dans son ouvrage « 60 minutes pour prévenir le burn-out » (Gereso).

Le premier danger du burn-out, est-il d’être dans le déni ?

Margaux Studer : Avant que mon burn-out soit reconnu, j’avais effectivement toutes sortes d’alertes qui se répétaient, mais que je ne voulais pas voir ou que je ne pouvais pas voir. Si j’avais pris en compte certains de ces signes avant, je pense que ma santé n’aurait pas été atteinte à ce point. Par exemple, j’ai commencé à avoir des problèmes musculaires. Je pensais que c’était juste un peu de fatigue et que cela passerait. Puis au fil des mois, je me suis rendu compte que ce ne serait pas le cas. Les choses se sont aggravées, accumulées. Jusqu’au jour où j’ai su que j’avais dépassé les limites et qu’il me fallait changer de trajectoire.

Comment, alors, voir les signaux ?

J’ai consulté trois médecins qui, à grand renfort d’analyses, m’affirmaient ‘Tout va bien, madame’. Moi, je savais que quelque chose clochait, à cause des signes physiques. C’est lorsque j’ai commencé à aborder mon travail et le rythme qu’il me demandait que ces professionnels m’ont demandé, les uns après les autres, de lever le pied. J’ai alors pris conscience de ce qu’il se passait : je devenais victime d’un burn-out. J’aurais eu beau me donner à 1000 %, je ne pouvais pas combler toutes les lacunes de la direction ni tous les problèmes d’absentéisme. Il fallait que je l’accepte et que j’en finisse avec cette situation inconfortable. Cette dernière peut être supportée pendant un temps, pas éternellement.

La prise de conscience est nécessaire pour se dire ‘Maintenant, dans ma vie, j’ai envie d’autre chose’. Passer son temps à travailler, puis ses week-ends à essayer de récupérer, ce n’est plus possible. Même pendant mes vacances, j’étais tout le temps fatiguée ! La société nous entraine dans une sorte de tourbillon. Il faut être toujours plus fort, aller toujours plus vite et, surtout, ne pas se plaindre. Cela est inhumain et cela provoque forcément des dégâts.

Et cela passe par une meilleure connaissance de soi…

L’important, c’est de mieux se connaître, c’est-à-dire de connaître ses besoins physiologiques, ses valeurs, ses intuitions aussi. Il faut savoir s’écouter pour pouvoir ensuite se fixer des limites. Il faut aussi apprendre à dire non et à accepter l’imperfection… Je pense que les personnes qui font des burn-out, sont particulièrement investies et veulent satisfaire tout le monde : clients, collègues, direction. Il faut apprendre à se détacher du regard des autres et oublier toute notion de performance.

S’agit-il aussi de savoir « se mettre sur pause » ?

Idéalement, au quotidien, il faut se préserver des moments pour soi, quitte à les planifier dans son agenda ! La meilleure alternative au burn-out est de prendre les devants, avant d’arriver à un stade trop avancé d’épuisement.

Si le burn-out a été inévitable, une longue pause est nécessaire. Ne serait-ce que pour se reposer… Puis il faut comprendre ce qu’il s’est passé, analyser les choses avec davantage de recul, l’objectif étant, surtout, ne pas refaire les mêmes erreurs quelques années plus tard.

Les messages à retenir

Extrait de “60 minutes pour prévenir le burn-out”, de Margaux Studer (éditions Gereso)

Ecouter ses besoins

  • Prêtez attention à votre respiration et surtout ralentissez !
  • Buvez de l’eau régulièrement et ne remettez pas cette action.
  • Prenez le temps de cuisiner et de manger de bons repas.
  • Privilégiez votre sommeil et dormez suffisamment.

Entendre ses valeurs

  • Entendez ce qu’il y a à l’intérieur de vous.
  • Concentrez-vous sur ce qui vous apporte de la satisfaction.
  • Effectuez un travail qui est en adéquation avec qui vous êtes.
  • Donnez du sens à ce que vous faites.

Suivre son intuition

  • Elle est liée à ce qui est bon pour vous.
  • Elle vous aide à vous orienter.
  • Elle vous prévient des dangers.
  • Faites-lui confiance !

Se fixer des limites

  • Vous n’êtes pas responsable de tout en cas de mauvaise gestion de l’entreprise.
  • Souvenez-vous que vous êtes un être humain et non une machine.
  • Apprenez à vous ménager et à dire non.
  • Gardez des temps de repos.

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Diplômée en lettres modernes, Céline Tridon a suivi une formation en journalisme à l’IPJ. Elle y a confirmé son envie de travailler pour la presse écrite et web, souhait exaucé à travers la collaboration avec différents supports sur les thématiques « entreprise », « monde du travail », « management » et « RSE ». En 2023, elle reprend la rédaction en chef de My Happy Job.

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