Comment se reconnecter à soi ? Comment réapprendre à apprendre ? Comment renouer avec la notion de ‘faire’ ? C’est ce que propose, entre autres, le Cercle de Pierres, une immersion originale qui permet de revenir à des fondamentaux.
Seuls les coups de burin se font entendre. Dans l’enceinte du Château du Mez Le Maréchal, vestige du moyen-âge situé à une heure de Paris, les tailleurs de pierre mettent du cœur à l’ouvrage. Bientôt, ils signeront leur ouvrage et assembleront leur travail dans une construction commune. Jamais l’expression « apporter sa pierre à l’édifice » n’aura eu autant de sens. Un voyage dans le temps ? Non, plutôt une expérience hors du temps à laquelle participent une dizaine d’entrepreneurs et cadres dirigeants. Initiée par l’ancien tailleur de pierre et désormais entrepreneur Marc Puche, ils participent au Cercle de Pierres, soit une immersion de deux jours dans ce château médiéval pour apprendre à tailler une pierre. L’objectif ? « Proposer un travail manuel pour se reconnecter concrètement à la notion de ‘faire’ », répond Marc Puche. Mais ce n’est pas tout : les apprentis tailleurs peuvent aussi échanger avec un philosophe, en l’occurrence, Raphaël Enthoven. « La philosophie, c’est une source d’inspiration inépuisable, poursuit Marc Puche. Aussi, l’idée c’est d’allier le faire et le savoir. Il s’agit de retrouver un rééquilibrage de la vraie nature de l’Homme : je travaille avec mes mains, j’ai un projet qui a du sens, mais je fais aussi travailler mon esprit car l’un et l’autre ne peuvent pas être dissociés. »
Entraide, humilité et apprentissage
Ainsi, durant cette cession, humilité et apprentissage sont au rendez-vous. « Ces dirigeants doivent réapprendre à apprendre, glisse Marc Puche. De plus, ‘humilité’ vient d’’humus’, soit le retour à la terre, à des fondamentaux. » Lors de leur arrivée, les participants reçoivent un plan de la construction, les instructeurs leur expliquent leur vision. « Il faut alors réfléchir à cette vision, intervient Marc Puche. Nous expliquons à nos apprentis comment tracer une pierre et lire un plan. Ensuite, ils taillent concrètement la pierre (des pierres tendres sont d’ailleurs disponibles pour ceux qui sont moins forts physiquement). Ils se rendent compte que d’une idée à sa mise en œuvre, il y a un bout de chemin… » Cet exercice est aussi l’occasion de revoir la notion de collectif : « En symbole du passage de chacun, toutes les pierres sont signées, chacun inventant sa signature. Cela revient d’ailleurs à repenser le monde de l’entreprise, soit laisser de l’autonomie à des collaborateurs, tout en les inscrivant dans un projet plus collectif », complète le créateur du Cercle de Pierres. Il est également ravi de voir comment émerge naturellement la notion d’entraide au sein du groupe. « Si l’un d’entre eux est en difficulté, il peut compter sur le soutien de ses ‘collègues’, assure-t-il. Dernièrement, un participant a dû partir plus tôt pour assister à un conseil d’administration : les autres se sont alors tous mobilisés pour finir sa pierre. » Un moment de reconnexion au réel précieux, dans ce monde d’aujourd’hui où tout va parfois trop vite.
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