L’entreprise a un rôle à jouer dans l’inclusion. Le constat n’est pas nouveau, mais il est renforcé par le dernier sondage OpinionWay pour le Groupe Apicil, “Les Français et l’inclusion”, dévoilé lundi 20 mars 2023. Si deux salariés sur trois jugent leur entreprise inclusive, des inégalités persistent. Un quart des salariés affirment en effet avoir déjà subi de la discrimination. Certains sujets restent tabous.
Dans l’esprit des Français, les entreprises ont un impact positif sur la société. Une vision encourageante, qui s’accompagne toutefois d’une difficulté : 87 % des Français attendent un investissement encore plus marqué de la part des entreprises en matière d’inclusion. Ce chiffre est mis en avant dans le dernier baromètre Groupe Apicil – Opinion Way « Les Français et l’inclusion »*, dévoilé lundi 20 mars 2023. « Le souhait des Français de voir les entreprises agir plus en faveur de l’inclusion est porté par leur conviction qu’elles peuvent être des modèles pour la société. Les organisations sont ainsi perçues comme des moteurs d’avancées sociétales et leurs actions ont un pouvoir incitatif envers les pouvoirs publics », souligne Philippe Barret, directeur général du groupe Apicil dans un communiqué de presse.
En effet, dans les faits, deux salariés sur trois estiment que leur entreprise est inclusive. Et un peu plus d’un sur deux constatent qu’elle a instauré une politique d’inclusion pour lutter contre les discriminations. Pourtant, le mal persiste : un quart des salariés affirment avoir déjà été victimes de discrimination (25 %). 28 % en ont déjà été témoins.
Quelle place pour la vie perso ?
En cause ? Le « manque de liberté dont peuvent souffrir de nombreux salariés sur leur lieu de travail », pointe l’étude. Et les salariés de citer la difficulté à changer un jour de présentiel en télétravail (55 % des répondants) ou à adapter leur temps de travail en cas de contraintes personnelles (52 %). De même, la parentalité est toujours vécue comme un frein à l’évolution professionnelle : 59 % des salariés considèrent qu’il est difficile d’obtenir une promotion au retour d’un congé maternité, paternité ou parental.
Autrement dit, pas toujours évident de mettre en avant sa vie personnelle. Dans son étude, le groupe Apicil parle même de « tabous ». Parmi les sujets qui doivent être encore tus : l’orientation sexuelle (49 % des Français n’osent pas en parler) et la religion (41 %). De plus, les salariés déplorent la difficulté à aborder, avec leur hiérarchie, leur santé mentale (58 %) et physique (49 %). Les femmes sont particulièrement touchées : 63 % gardent sous silence leur vie personnelle et 29 % expriment clairement avoir déjà subi de la discrimination au sein de leur entreprise.
Quelles solutions ?
Alors comment améliorer les choses ? Pour une majorité de Français, cela passe bien sûr par la sensibilisation : aussi bien auprès de l’ensemble des salariés (30 %), que des services RH (22 %) et des cadres dirigeants (15 %). Ils plébiscitent également des mesures comme l’anonymisation des CV ou la création de services dédiés, notamment en ce qui concerne l’accompagnement des travailleurs en situation de handicap. Et ils veulent voir se renforcer le maintien dans l’emploi des seniors.
Les salariés attendent également un meilleur soutien de leur entreprise envers les collaborateurs aidants.
Les entreprises ont donc tout à gagner à promouvoir l’inclusion : en pleine guerre des talents, 45 % des répondants regardent les efforts de l’entreprise convoitée en matière d’inclusion. Un chiffre qui monte à 52 % des jeunes de moins de 35 ans.
*Méthodologie : baromètre réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1032 Français âgés de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
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