C’est à travers la signature d’un nouvel accord social (le huitième !) que La Poste réaffirme son engagement en faveur des collaborateurs en situation de handicap, et notamment d’handicap psychique. Le groupe veut favoriser leur inclusion : maintien dans l’emploi, formation et sensibilisation de tous sont au programme.
En France, les entreprises doivent remplir une obligation légale avec l’embauche de travailleurs en situation de handicap à hauteur de 6 % des effectifs. La Poste dépasse ce chiffre avec 8,66 % de ses salariés en situation de handicap : en tout, 14 000 postiers (soit des collaborateurs du groupe) ont déclaré une telle situation. Et pour eux, La Poste veille à soigner la qualité de vie au travail. « Cela s’inscrit dans une politique d’inclusion de tous, du respect de la diversité et de l’égalité des chances, souligne Florence Wiener, directrice de la stratégie sociale et de la QVT à La Poste. Nous sommes d’ailleurs dans une logique de progrès continus. » Preuve en est avec la signature, le vendredi 6 janvier 2023, d’un nouvel accord social en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap. Il porte sur la période 2023-2025. Outre le maintien dans l’emploi, le groupe tient à proposer des déroulés de carrière dans les meilleures conditions possibles.
Penser à la prévention
Pour le déploiement des dispositifs prévus dans cet accord, La Poste consacre un budget de 11 millions d’euros sur trois ans. « C’est un budget au service de la qualité de vie au travail des postiers en situation de handicap. Nous conservons des priorités comme le maintien dans l’emploi : 55 % du budget y est consacré pour permettre l’aménagement des postes de travail, l’achat d’équipements personnels ou pour financer des transports adaptés, etc. », énumère Florence Wiener.
Parmi les autres pans de cet accord, l’embauche d’au moins 370 personnes en situation de handicap et un dispositif de communication interne. Car dans l’inclusion des travailleurs handicapés, la sensibilisation de tous est primordiale. Par exemple, cela passe par des webinaires ou des conférences sur une thématique précise : le handicap visuel ou auditif, les maladies chroniques, etc. C’est aussi, dans le cadre de la Semaine pour l’Emploi des Personnes Handicapées, l’organisation d’une journée « Vis ma vie avec mon handicap ». « L’objectif est de communiquer sur la thématique du handicap en entreprise, en général, mais aussi de faire de la prévention, certains postiers pouvant être porteurs d’un handicap sans qu’il soit encore reconnu en tant que tel », mentionne Florence Wiener. C’est pour cela que La Poste déploie une offre de formation large, adressée aussi bien aux postiers porteurs de handicap qu’à leurs collègues et managers. Pour ces derniers, le groupe met aussi à disposition des modules de e-learning : aux managers de privilégier ceux qu’ils souhaitent suivre et partager en fonction des handicaps présents dans leur équipe.
Enfin, le nouvel accord prévoit un accompagnement des postiers souffrant d’une maladie chronique, de troubles psychiques ou autistiques. Comment ? Grâce à un renforcement de la sensibilisation des postiers pour lutter contre la stigmatisation de ces handicaps. Là aussi, le dispositif s’adresse à tous. « C’est un pan du handicap qui est sans doute le plus compliqué, à la fois pour les personnes concernées – l’intégration dans le travail est plus complexe – mais également d’un point de vue de l’entreprise qui doit être attentive aux RH, aux managers, mais aussi au collectif de travail, aux collègues, confirme la directrice de la stratégie sociale et la QVT. Il faut comprendre la situation, savoir ce qu’il faut faire et ne pas faire et s’adapter à chaque pathologie. »
Analyser les retours terrain
Pour mieux répondre aux besoins de ces collaborateurs, La Poste prend soin d’écouter les retours terrain. Elle recueille les avis et impressions des équipes en charge du handicap, et ceux des référents handicap et des organisations syndicales. « C’est ainsi que nous avons choisi de renforcer l’accueil des travailleurs en situation de handicap, avec la désignation de tuteurs. Nous proposons aussi, lorsqu’un postier est malentendant, que ses collègues soient formés au langage des signes. Ce sont des choses très concrètes qui se déploient une fois l’obligation légale remplie et les postes de travail adaptés. Nous voyons comment, dans la vie quotidienne, cela se passe », explique Florence Wiener. Tous les deux ans, le groupe mène aussi une enquête auprès des 14 000 postiers en situation de handicap : lors des derniers résultats, 80 % se disaient bien intégrés à La Poste.
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