La pleine conscience consiste à revenir au présent pour s’y ressourcer et retrouver le calme. Elle aide à se mettre dans une posture permettant d’aborder la vie telle qu’elle se présente, sans être embarqué par les pensées. Les chercheurs étudient depuis 40 ans les effets de la pleine conscience sur le cerveau et nous montrent avec de plus en plus de clarté que cette pratique, si elle est réalisée avec régularité, contribue à un état général plus apaisé et plus attentif. Stéphane Nau, instructeur MBSR et fondateur de Comment ça va ?, nous détaille cinq bienfaits de la pleine conscience validés par la science et qui sont au cœur de nos vies professionnelles.
Attentif, toujours !
Une étude sur le « Body-Mind Training » montre qu’une pratique de 20 minutes par jour pendant 5 jours suffit pour induire une amélioration de l’attention dans sa partie « gestion de conflit » (Tang, 2007). En imagerie par résonance magnétique (IRM), après un entraînement court (5 semaines, 15 minutespar jour), des changements structurels et fonctionnels des régions du cerveau associés à la régulation de l’attention apparaissent (Lutz, 2008).
Moins d’emballement émotionnel
Des chercheurs ont étudié par IRM des participants à des programmes de méditation de huit semaines. Un entraînement court suffirait à modifier la réponse du cerveau à une stimulation émotionnelle. Certains des changements observés persisteraient même quand les participants ne sont plus en train de méditer (Desbordes, 2010). Toujours par IRM : à la fin d’un programme de 8 semaines, plusieurs régions du cerveau impliquées dans l’apprentissage et la mémorisation, mais aussi la régulation des émotions, les processus de référence à soi-même et la prise de perspective voyaient leur concentration en matière grise augmentée par rapport à des participants n’ayant pas fait le programme. (Holzel, 2011).
Moins de stress
Une étude a examiné l’effet d’une formation de 20 minutes par jour pendant 5 jours sur des étudiants. Les résultats montrent que les participants avaient un taux de cortisol (hormone du stress) moins élevé après une tâche de calcul arithmétique stressante, ainsi qu’une immuno-réactivité plus élevée que le groupe contrôle (Tang, 2007). Une autre étude montre que cette réduction du stress est corrélée à une diminution de densité de matière grise dans l’amygdale, région associée à l’apprentissage et le traitement des émotions, notamment la reconnaissance des dangers (Holzel, 2010).
Des idées, encore plus d’idées !
Dans un questionnaire mesurant la capacité de pleine conscience, les résultats montrent que cette capacité de conscience est corrélée à la résolution de problèmes demandant de la créativité, mais pas à la résolution de problèmes ne demandant pas de créativité (Ostafin, 2012). D’autres résultats montrent que la méditation ouverte (comme la pleine conscience) favorise le mode de pensée divergent, c’est-à-dire qui permet de générer un grand nombre d’idées rapidement. Les chercheurs suggèrent qu’un état d’esprit positif est induit par la méditation. Il est particulièrement bénéfique pour le mode de pensée divergent, dont l’exemple type est le brainstorming (Colzato, 2012).
Plus d’empathie et un meilleur relationnel
La contribution au résultat de ceux qui ont une bonne maîtrise d’eux-mêmes, de bonnes compétences relationnelles, des qualités d’autorégulation est de plus de 300 % supérieur à ceux qui ne possèdent pas ces compétences. Le développement de l’autorégulation est une des conséquences démontrées de l’entraînement à la pleine conscience (Shapiro & Schwarz, 2000). Une autre étude porte sur 350 adultes employés. Les participants les plus expérimentés en méditation affichaient une meilleure santé mentale. Les chercheurs ont réparti de manière aléatoire 20 étudiants sans expérience méditative : groupe pleine conscience et groupe contrôle. À la fin de l’étude, il est constaté que celui qui a été entraîné à la pleine conscience affiche de meilleurs résultats en matière de capacité d’écoute de soi, d’écoute des autres, et d’empathie (Chu, 2010 et Siegel, 2007).
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