Et si le numérique rapprochait les générations, plutôt que de les séparer ? C’est en tout cas ce que promet le reverse mentoring. Apparu aux États-Unis dans les années 90, notamment chez General Electric qui a popularisé la pratique, ce mentorat inversé est aujourd’hui en vogue dans les grandes entreprises en France. Explications de Jean-Noël Chaintreuil, directeur général de Change Factory, qui vient de publier un livre blanc sur le sujet.
1° Le reverse mentoring, c’est quoi ?
Le Reverse Mentoring, ou Mentoring Inversé, c’est la création, au sein d’une entreprise, d’un binôme entre un adepte des nouvelles technologies (mentor) et un senior manager (mentoré). Ce duo se retrouve pour discuter de sujets, entre autres digitaux. Ce n’est ni une banale conversation ni un cours magistral ! Cette solution permet de remettre l’humain au centre via un transfert de compétences et d’habitudes, tout en renforçant les liens intergénérationnels.
2° Qu’est-ce qui fait un bon mentor ?
Dans le reverse mentoring, le bon mentor c’est un(e) jeune qui a un socle culturel solide et des compétences dans le digital. Curieux, il/elle est volontaire pour échanger, a envie de transmettre ses connaissances, mais est aussi prêt à se remettre en cause. Son savoir-être est aussi important que son savoir technique. Il est essentiel pour moi que les mentors soient formés. Tenir ce rôle face à son N+3 ou un membre du Comex peut être impressionnant et demande une certaine posture pour que l’échange soit vraiment mutuel.
3° Les vertus du reverse mentoring
Le reverse mentoring renforce tout d’abord les liens intergénérationnels. Les managers vont s’acculturer plus facilement au digital, et cela peut également être un accélérateur de carrière pour le mentor. On va peut-être plus facilement à lui pour tel projet, et il/elle va gagner en confiance et en assertivité. Notre expérience nous montre que le reverse mentoring peut transformer les entreprises bien au-delà des deux parties prenantes car il entraîne de facto un mode de travail plus horizontal et une meilleure communication.
4° Les clés du succès
Il faut développer un environnement qui se prête au reverse mentoring : de la bienveillance et de la confiance, un lieu permettant l’échange pour sortir du cadre traditionnel du bureau, se laisser du temps pour expérimenter, valoriser les mentors et créer une communauté pour les motiver… Le choix des duos est également fondamental pour qu’ils soient le plus efficient possible, tout comme l’engagement de la direction et la mesure de l’impact de cette action.
5° Le reverse mentoring largement plébiscité en France
De Axa à Orange en passant par la SNCF, Sanofi, Danone, Accenture ou encore BNP Paribas, les entreprises ayant mis en place des programmes de reverse mentoring sont désormais légion. A noter que l’idée séduit au-delà des grands groupes, comme dans le réseau féminin « Professional Women’s Network ».
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